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L’art du portrait : personnalisation et « peopolisation »
Publié le 18 août 2010
Article mis en ligne le 21 août 2010
dernière modification le 19 août 2010

Le genre du « portrait » est un genre journalistique parmi d’autres. Mais la fréquence de son emploi, l’importance qu’on lui accorde ainsi que la façon dont il est pratiqué méritent qu’on s’y arrête. Ou du moins que l’on s’arrête sur certains de ses usages....

...Non seulement, le portrait dissout les appartenances sociales dans la psychologie personnelle, le discours rationnel dans le registre émotionnel, les causes communes dans les révoltes individuelles, mais il se prête à toutes les instrumentalisations. ...

...Le portrait, quand il se substitue aux enquêtes qu’il prétend illustrer, est disponible pour n’importe quel emploi. Il peut ainsi devenir une forme de réquisitoire, aussi bien contre les « réformes » gouvernementales (comme on a pu le lire dans la plupart des portraits proposés par Libération à l’occasion des mobilisations contre le CPE) que contre la mobilisation. Et quand elle n’est pas mise au service d’une orientation prédéterminée, la personnification peut être un ingrédient de reportages d’ambiance qui exercent un effet de dépolitisation d’autant plus puissant qu’il n’est pas explicitement recherché....

...Sous couvert de proximité et de popularité, on assiste simultanément à une désacralisation et à une starisation du politique. ...