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L’audit de la dette présenté au Parlement des Îles Baléares
Article mis en ligne le 27 novembre 2018

Nous publions le compte-rendu de la comparution d’Eric Toussaint au Parlement de la communauté autonome des Îles Baléares devant la commission non permanente d’audit de la dette publique. C’est la deuxième fois au cours de l’année 2018 qu’Eric Toussaint est invité par un parlement d’une communauté autonome de l’État espagnol qui en compte 17. Chaque communauté dispose d’un parlement. En janvier 2018, c’est le parlement de la communauté autonome de Navarre qui avait invité le représentant du CADTM (voir également cet article). Les communautés autonomes ploient sous le fardeau de la dette tout comme les municipalités et l’État central. A plusieurs endroits, des forces de gauche qui ont été élues dans des parlements et dans des conseils municipaux expriment la volonté d’auditer les dettes publiques afin de rompre le cercle infernal de l’austérité. Un front contre l’austérité et les dettes illégitimes s’est constitué à partir de novembre 2016 et tente de contribuer à la lutte. L’action contre les dettes illégitimes est très importante également au niveau des communautés autonomes. (...)

Compte-rendu de la séance du parlement des Îles Baléares au cours de laquelle est intervenu Eric Toussaint afin de présenter l’audit des dettes illégitimes (...)

J’ai expliqué pendant 25 minutes quels étaient les différents types d’audit possibles, j’ai expliqué la doctrine de la dette odieuse, j’ai montré la différence entre dette illégale et dette illégitime. J’ai souligné l’importance vitale de la participation citoyenne. J’ai argumenté en faveur de la suspension du paiement ou de la répudiation de dettes identifiées comme illégitimes ou/et odieuses. Je me suis référé aux expériences de l’Équateur, de l’Islande et de la Grèce.(...)

Le représentant du Parti populaire, qui a gouverné les Iles Baléares pendant une période prolongée et qui est largement responsable de l’endettement partiellement illégitime, a répété qu’il était totalement opposé à cette commission et a déclaré que le coût de son fonctionnement constituait une dette odieuse (sic), y compris le coût du remboursement de mon billet d’avion et de mon séjour.

La représentante de la droite régionaliste, Antònia SUREDA I MARTÍ, Grupo Proposta per les Illes, a également exprimé son opposition aux travaux de la commission et a déclaré que la Sindicatura de Comptes (cour des Comptes) avait déjà audité les comptes de la communauté des Baléares et que la justice avait également fait son devoir. Tout serait donc en ordre et il n’y aurait aucun besoin de procéder à un nouvel audit.

Les autres partis sont intervenus pour soutenir les travaux de la commission et pour prolonger mon introduction.

Ensuite, j’ai répondu pendant une douzaine de minutes en expliquant que le coût de ma participation à la commission pour le parlement s’élevait au total à environ 170 euros (85 euros pour le billet d’avion aller simple en classe économique Bruxelles-Palma et 85 euros pour une nuit à l’hôtel avec petit-déjeuner). Podemos paiera mon voyage de retour qui s’élève également à 85 euros. Ensuite, ce qui est beaucoup plus important, j’ai donné des exemples supplémentaires de ce que pouvaient représenter des dettes illégitimes dans le cas des Iles Baléares.

Voici la traduction d’un large extrait du communiqué de presse publié par Podemos : (...)

L’Audit Citoyen de la Dette analyse non seulement le volume de la dette, les taux d’intérêt pratiqués ou avec qui elle a été contractée, mais aussi quel a été l’impact de la dette sur les conditions de vie de la population et sur l’environnement. Éric Toussaint a très bien illustré comment les grands travaux publics inutiles qui ont généré en partie la dette actuelle ont affecté la vie des gens et le reste des politiques publiques. « Si on démontre qu’un projet financé par la dette est allé à l’encontre de l’intérêt général et/ou qu’il a été surfacturé, la dette concernant ce projet peut être déclarée illégitime, toujours dans le cadre d’un débat public », a-t-il déclaré. « Cela vaut la peine d’être réalisé, car des dizaines de millions d’euros dépensés de manière illégitime affectent les conditions de vie de la majorité de la population », a-t-il insisté. « Il est essentiel de stimuler la participation active des citoyens et citoyennes au débat sur l’utilisation des finances publiques et promouvoir ainsi la transparence des comptes publics, car ce sont ceux d’en bas qui paient la plus grande partie de la dette avec leurs impôts. Il faut agir pour montrer qu’il existe une volonté améliorer le bien-être de la de la majorité de la population », a déclaré Toussaint ; « C’est le défi d’un audit impliquant la participation des citoyens ». « Un audit peut générer d’importantes économies budgétaires pour la communauté autonome », a déclaré l’expert. (...)