
L'avenir de l'Union européenne se joue aussi sur le front ukrainien.
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Loin de moi l'idée de faire un texte militant, mais juste rappeler quelques basiques.
a) La guerre de la Russie contre l'Ukraine a démarré en 2014, et son détonateur a été la question de l'UE. 🧶 1/19— Anna Colin Lebedev (@colinlebedev) February 27, 2022
"Poutine, si tu m'aimes, laisse-moi partir" est le texte porté par cet activiste ONG connu (et personnalité LGBT importante en Ukraine), Zoryan Kis. Aujourd'hui, Zoryan est sous les bombes en Ukraine. Cette photo mérite un fil à elle seule. 3/19 pic.twitter.com/FKzZJiDQbi
— Anna Colin Lebedev (@colinlebedev) February 27, 2022
b) Cette aspiration à l'Europe est en soi un élément important. Nous sommes critiques de notre union, et aujourd'hui critiques d'une absence de puissance militaire européenne, sans avoir conscience de la puissance de notre modèle et du soft power de l'UE. 5/19
— Anna Colin Lebedev (@colinlebedev) February 27, 2022
c) En même temps, et c'est un paradoxe éclairant, l'Etat russe nie l'existence même de l'Union européenne. Refuse d'y avoir un interlocuteur et ne parle qu'aux Etats. Humilie le Haut représentant Josep Borrell lors de sa visite à Moscou il y a un an. 7/19https://t.co/PatsajohQS
— Anna Colin Lebedev (@colinlebedev) February 27, 2022
On voit souvent cela comme un signe de faiblesse de l'Union européenne. J'y vois au contraire un signe de sa puissance. Face aux armes de l'OTAN, la Russie a des armes à exhiber. Face au modèle que représente l'Union européenne, la Russie n'a aucun contre-modèle. 9/19
— Anna Colin Lebedev (@colinlebedev) February 27, 2022
Vu de loin, on peut croire à un "modèle" russe : langue, culture, référence aux traditions chrétiennes conservatrices. La langue s'effrite en dehors de la Russie (aussi parce que le modèle n'est pas attractif), la culture est effectivement un ciment commun qui reste positif. 11/19
— Anna Colin Lebedev (@colinlebedev) February 27, 2022
Le "monde russe" a pour volet social l'idée que la Russie irriguera économiquement ses périphéries. Le projet est basé sur l'idée d'une centralité de la Russie qui aimante les voisins par des dépendances objectives, et désormais par l'idée d'un adversaire commun. 13/19
— Anna Colin Lebedev (@colinlebedev) February 27, 2022
Les républiques séparatistes du Donbass en sont à la fois un épicentre et une exception. Elles sont aujourd'hui le lieu où le désir de Russie est le plus puissant, mais ce désir a été obtenu en attisant une guerre. Le coeur de la "Nouvelle Russie" est un lieu de désolation. 15/19
— Anna Colin Lebedev (@colinlebedev) February 27, 2022
J'entends des collègues des études slaves, spécialistes de littérature ou d'histoire, dire que l'idée d'être associés à un "monde russe" leur est insupportable. Et ce n'est qu'un début. 17/19
— Anna Colin Lebedev (@colinlebedev) February 27, 2022
Je n'ai aucune recommandation à formuler ; ce n'est pas mon métier. Je suis sociologue, mon analyse géopolitique a forcément des failles. Mais je pense que dans cette guerre, l'Europe a un rôle central. Au-delà de l'intervention militaire, nous sommes la ligne de front. 19/19 🧶
— Anna Colin Lebedev (@colinlebedev) February 27, 2022