Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
le Devoir
L’eau, un enjeu incontournable pour la paix en Ukraine
Article mis en ligne le 29 juillet 2019
dernière modification le 28 juillet 2019

De nombreux défis attendent le nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Un des plus difficiles sera de trouver une solution au conflit dans l’est du pays qui a fait plus de 10 000 morts depuis 2014.

Jamais un président ukrainien n’a obtenu un appui aussi considérable de la population depuis l’indépendance du pays en 1991. Les Ukrainiens ont des attentes énormes envers lui.

Négocier avec la Russie sera un défi de taille, mais l’enjeu risque d’être particulièrement complexe pour la Crimée que la Russie considère comme une partie intégrante de la fédération de Russie, ce que l’Ukraine refuse catégoriquement de reconnaître. Un des facteurs toutefois qui pourrait amener la Russie à discuter avec l’Ukraine est la crise qui frappe le nord de la Crimée par rapport à l’accès à l’eau. (...)

Avant l’annexion de la Crimée par la Russie, tout le nord du territoire était irrigué par le canal de Crimée du Nord. (...)

À la suite du conflit en 2014, l’Ukraine a grandement réduit le débit d’eau qui passe par le canal et les effets de cette décision se font sentir lourdement en Crimée. Les promesses russes ne sont tout simplement pas capables d’apporter l’eau en Crimée pour compenser les réductions du débit de l’eau et la désertification fait un progrès considérable sur le territoire de la Crimée. (...)

Les conséquences sont considérables et l’agriculture dans cette région en souffre. L’utilisation des eaux souterraines pour compenser la perte des eaux du canal apporte la salinisation de l’eau et des sols et bientôt les dommages subis par l’agriculture en Crimée pourraient devenir irréversibles. Dans le cas présent, c’est la population locale et l’environnement qui deviennent l’otage d’une situation géopolitique complexe. (...)

Au-delà des discours, les perspectives d’une paix en Ukraine restent minces et il est fort probable que la situation demeure un conflit gelé comme c’est le cas actuellement en Géorgie depuis la guerre éclair de 2008 entre ce pays et la Russie.

Toutefois, si la situation demeure inchangée en Ukraine et que le potentiel économique du nord de la Crimée atteint le point où il subit un effet irréversible par la diminution de l’eau, il n’est pas impossible qu’on voie l’émergence d’une nouvelle escalade du conflit dans la région, dans la mesure où la Russie pourrait ne pas accepter un tel dommage durable à une partie de son économie.