
Dans un village de Transylvanie, Lars et Robyn ont créé une école d’autonomie et d’autosuffisance afin de faire découvrir la richesse des savoir-faire traditionnels villageois menacés de disparition. Anne et Oswald, partis de France en roulotte tractée par deux juments, ont raconté cette étape dans la revue Silence.
(...) Dans ce village biculturel roumano-hongrois, la population est vieillissante. Jardins et vergers ne sont séparés par aucune clôture. Moutons, chèvres et vaches pâturent sur les communaux durant la belle saison. Six familles vivent (ou plutôt « survivent », disent-elles) uniquement de l’agriculture, avec trois ou quatre hectares. Ce sont les moutons qui permettent de « faire un peu d’argent » : ils sont pratiquement tous vendus à l’exportation.
Lars et Robyn ont fréquenté des écoles alternatives. Après leur rencontre aux États-Unis, le rêve émerge dans leur esprit. Le « tilt » est la découverte de la communauté de l’Arche de Lanza del Vasto, à Roqueredonde. Ils y sont marqués par l’importance accordée à la spiritualité, à la pratique de la non-violence et à l’autonomie. (...)
Les deux premières années : observation, apprentissage, achat du cheval. Ils cultivent leurs céréales, font leur farine et leur pain avec leurs propres graines. Ils ont déjà en tête l’idée de leur projet : maraîchage bio et école d’autosuffisance. Ils sont conscients que les villageois ont beaucoup de choses à leur enseigner. L’hiver, période creuse, ils le passent en France où Lars exerce son métier de vétérinaire, pour pouvoir financer le projet.
Lars se passionne pour la traction animale
Dans le village, Szilárd, le pasteur de l’église réformée, leur est une aide précieuse pour convaincre quelques-uns des habitants qu’ils détiennent des connaissances précieuses, et qu’ils pourraient devenir « professeurs ».
La ferme est cultivée les premières années avec les méthodes locales. (...)
Dès le début de l’école, en 2013, avec très peu de réclame, les deux mois d’été sont pleins. Les stagiaires viennent de Roumanie, des États-Unis, de France, des Pays-Bas, d’Allemagne, d’Angleterre, de Belgique, d’Autriche, et même du Mexique, de Thaïlande et d’Égypte... Chaque stage dure une semaine et accueille 10 personnes au maximum. Son originalité, c’est l’interaction avec le village, qui n’est pas du tout « folklorique », mais bien ancrée dans le quotidien des gens, dont c’est le mode de vie réel. Il ne s’agit pas de l’habituel groupe d’« écologistes à part ». De plus, ce stage est accessible financièrement. La nourriture vient presque exclusivement d’Alunisu-Magyarokereke. L’école fonctionne depuis maintenant trois ans.
Les stagiaires sont très motivés, avides de découvrir. En dépit de la grande fatigue physique, la satisfaction est le plus souvent profonde. (...)