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IRIN - nouvelles et analyses humanitaires
L’éducation est-elle la plus grande victime de Boko Haram ?
Article mis en ligne le 13 décembre 2015
dernière modification le 10 décembre 2015

Boko Haram se traduit par « l’éducation occidentale est interdite », il n’est donc peut-être pas surprenant qu’un nombre disproportionné d’enseignants soient victimes de ce mouvement extrémiste. Des centaines ont été tués et bien d’autres ont dû fuir les violences.

Un rapport de l’UNICEF publié mi-septembre a révélé que les attaques de Boko Haram avaient déplacé 1,4 million d’enfants dans la région. Des fillettes âgées d’à peine 11 ans ont été utilisées comme kamikazes et envoyées sur des marchés ou des mosquées aux heures d’affluence pour se faire exploser, avec pour instruction d’emporter avec elles le plus de personnes possible. Ailleurs dans le monde, nombreux sont ceux qui ont entendu parler de Boko Haram pour la première fois lorsque le groupe a kidnappé 276 lycéennes à Chibok.
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Or, si les enlèvements de masse, les millions de déplacés et les attentats suicides incessants ont fait la une des journaux, l’exode des enseignants et le délitement du système éducatif risquent d’avoir des conséquences à plus long terme et de faire perdre une génération au Nigeria. (...)

Depuis le début de l’insurrection en 2009, le groupe extrémiste s’en est particulièrement pris aux écoles et aux universités.

En 2015, plus de 1 100 écoles ont fermé ou ont été détruites dans le bassin du lac Tchad, qui englobe également une partie du Niger, du Cameroun et du Tchad. C’est le nord-est du Nigeria qui a été le plus touché. Nombre de ces établissements abritent maintenant des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP). (...)

Les enseignants ne sont pas les seuls à avoir fui la zone de conflit. De nombreux médecins sont eux aussi partis.

Le Nigeria et l’Inde comptent à eux deux pour plus d’un tiers de l’ensemble des décès maternels en 2015. À l’échelle du Nigeria, selon les derniers chiffres du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), la mortalité maternelle s’élève à 814 pour 100 000 naissances vivantes.

Aucun chiffre n’est disponible pour le taux de mortalité maternelle dans le Nord-Est, mais il est probablement bien plus élevé qu’ailleurs, car le FNUAP estime que 61 pour cent des décès maternels ont lieu dans des régions touchées par des crises humanitaires. (...)