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L’emprise des médias sur la banlieue
A propos de l’ouvrage de Julie Sedel, Les médias et la banlieue, Editions Le bord de l’eau/INA, collection « Penser les médias », 2009 (préface de Gérard Mauger).
Article mis en ligne le 9 février 2010
dernière modification le 7 février 2010

Julie Sedel cherche à mettre en évidence la contribution spécifique des médias à la fabrication et à la diffusion du stigmate attaché aujourd’hui à la banlieue et à ses habitants.

En s’inspirant du cadre théorique élaboré par Pierre Bourdieu et dans la lignée des travaux de Patrick Champagne[2], qui a d’ailleurs dirigé la thèse dont est issu ce livre, cela revient à décrire les mécanismes proprement médiatiques d’imposition du « problème social des banlieues » – ou plutôt des banlieues comme « problème social ». Il ne va en effet nullement de soi que la paupérisation d’une partie des travailleurs soit posée et pensée comme le produit d’une « fracture urbaine » opposant quartiers centraux et quartiers périphériques, et non comme la manifestation d’une lutte menée par le patronat pour faire payer la crise économique du début des années 1970 aux classes populaires (et particulièrement à la classe ouvrière). Julie Sedel propose ainsi une périodisation de l’évolution socioéconomique des quartiers populaires et du « travail de définition les conduisant à apparaître comme un problème susceptible d’être débattu publiquement et de faire l’objet de politiques publiques ...

...L’auteure s’attache ainsi à appréhender l’évolution du discours médiatique sur les banlieues non pas simplement dans ses contenus mais dans ses conditions de production, en rendant compte de la division hiérarchisée du travail journalistique, des conditions concrètes dans lesquelles les journalistes exercent leur métier, ainsi que des techniques de dramatisation impliquées par la « montée des logiques d’audience ». Cela rend mieux compréhensible au lecteur la formation et la diffusion de stéréotypes régulièrement réactivés lorsque, pour des raisons qui méritent d’être étudiées en elles-mêmes car elles signalent des phénomènes d’attention sélective de la part des rédactions, les quartiers populaires sont mis à « l’agenda médiatique »....