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Le Grand Continent
L’incident du ballon chinois vu de Chine, un commentaire de Jin Canrong
#ballonchinois
Article mis en ligne le 13 février 2023
dernière modification le 12 février 2023

L’incident du « ballon espion » chinois de la semaine dernière a marqué un tournant dans les relations entre Pékin et Washington. En Chine, Jin Canrong, commentateur régulier des relations sino-américaines, avance que cet incident diplomatique va permettre aux États-Unis de débuter un nouveau cycle narratif autour de la « menace chinoise » — dont l’un des enjeux clé serait la souveraineté de Taïwan. Dans ce contexte, il appelle la Chine à « se préparer à la lutte ».

Comme nous le savons tous, les États-Unis considèrent la Chine comme leur principal concurrent stratégique, et dans un sens, les États-Unis planifient et encouragent déjà une nouvelle guerre froide contre la Chine. Dans la nouvelle guerre froide, la position de la Chine est la même que celle de l’Union soviétique pendant la précédente guerre froide, et les États-Unis doivent exercer une pression sur leurs adversaires dans tous les domaines. L’objectif de la pression des États-Unis est d’empêcher le progrès industriel et technologique de la Chine, de sorte que les États-Unis créeront une alliance de la puce et ainsi de suite. Les relations sino-américaines sont entrées dans une phase de compétition à grande échelle, et les États-Unis ont lancé une nouvelle guerre froide — voilà le contexte général des relations actuelles entre les deux pays.

Cette année, les relations sino-américaines rencontreront plusieurs variables, qui les rendront également plus dangereuses : Premièrement, la lutte vicieuse entre les partis politiques aux États-Unis s’est intensifiée. Depuis que le nouveau Congrès américain a prêté serment le 3 janvier de cette année, les Républicains ont pris le contrôle de la Chambre des représentants. Après plusieurs tours de scrutin, Kevin McCarthy a finalement été élu comme nouveau président de la Chambre des représentants. Le parti républicain a ainsi obtenu une plate-forme pour concurrencer Biden. Par conséquent, la lutte acharnée entre les partis politiques américains a atteint un nouveau sommet.

Les États-Unis ont toujours eu un problème : le déversement de conflits internes. Aujourd’hui, les deux partis américains sont en concurrence pour « montrer leurs muscles » à la Chine. La lutte vicieuse entre les partis politiques américains aura un impact négatif sur la diplomatie et les relations sino-américaines. C’est le résultat du déversement par les États-Unis de l’influence des combats internes.

Deuxièmement, les États-Unis ont acquis une nouvelle sorte de confiance en eux l’année dernière, qui n’existait pas auparavant, et cela est également lié au conflit Russie-Ukraine. À l’approche du premier anniversaire du conflit entre la Russie et l’Ukraine, il est clair que la puissance militaire de la Russie est plus faible qu’on ne le pensait. (...)

Ensuite, la puissance militaire de la Chine est encore plus « faible » que celle de la Russie. « De cette façon, la confiance en soi des Américains a été renforcée.

De plus, l’année dernière, l’Occident a fait preuve d’une unité sans précédent face au conflit Russie-Ukraine. D’un point de vue pratique, la puissance de l’Occident est encore assez grande. (...)

Ensuite, la puissance militaire de la Chine est encore plus « faible » que celle de la Russie. « De cette façon, la confiance en soi des Américains a été renforcée.

De plus, l’année dernière, l’Occident a fait preuve d’une unité sans précédent face au conflit Russie-Ukraine. D’un point de vue pratique, la puissance de l’Occident est encore assez grande. (...)

Troisièmement, ils pensent que la tendance au développement économique de la Chine est « mauvaise ». Pour diverses raisons, notamment l’impact de la pandémie, l’économie chinoise était en effet relativement faible l’année dernière. Par conséquent, depuis le mois d’août de l’année dernière, un jugement a été effectué aux États-Unis : Le PIB de la Chine ne peut pas dépasser celui des États-Unis. Le représentant de ce jugement est l’ancien secrétaire américain au Trésor Larry Summers.

Quatrièmement, les élites américaines sont mécontentes de la Chine en fonction de leurs propres valeurs. La combinaison des facteurs ci-dessus a amené les États-Unis à traiter la Chine plus durement.

Cinquièmement, les États-Unis joueront désespérément la « carte Taïwan » cette année, ce qui rendra les relations sino-américaines plus dangereuses.

Après avoir analysé les différents facteurs de risque ci-dessus, un autre incident de « ballon égaré » a eu lieu en Chine et aux États-Unis ces derniers jours. Depuis le 1er février, les États-Unis ont commencé à utiliser cet argument de « ballon égaré ». Bien que la Chine ait expliqué très clairement : il s’agit d’un ballon civil destiné à des fins météorologiques. Le ballon a dévié de son orbite et est entré sur le territoire continental des États-Unis pour cause de force majeure. Politisation.

Les médias américains en parlent tous les jours, et les gros titres de CNN ces jours-ci sont essentiellement « ballons égarés ». Bien que le 4 février, le ballon ait quitté les États-Unis vers la mer, et que son altitude ait chuté de 30 000 mètres à 18 000 mètres, les États-Unis ont tout de même dépêché des F22 pour abattre le ballon. Jusqu’à présent, l’incident a pris fin, mais ses « séquelles persistent » (...)

Après l’incident du « ballon égaré », le ministère chinois des Affaires étrangères et le ministère de la Défense ont publié des déclarations protestant contre les États-Unis. Selon la « Convention de Genève », si un avion civil s’égare sur le territoire d’un autre pays, le problème est essentiellement résolu par des moyens diplomatiques. L’utilisation de moyens militaires est très rare, et même s’il l’est, il s’agit d’un cas particulièrement extrême. C’est pourquoi, cette fois-ci, nous exprimons notre protestation solennelle avec raison. Nous demandons à la partie américaine de ne pas exagérer cet incident, de ne pas le politiser et de ne pas profiter de cette occasion pour provoquer la Chine. (...)