
« Nous refusons le poison de la division. Nous refusons également la dialectique de l’Ennemi intérieur invisible. » Des militants et élu·es écologistes dénoncent les « procès en islamogauchisme ». Ils et elles rappellent que « l’antiracisme n’est ni radical ni marginal. C’est une lutte essentielle qu’il est temps de réaffirmer. »
L’islamophobie grandit en France. Cette seule phrase va sans doute susciter moult critiques et procès en islamogauchisme. Mais à l’heure où nous venons de célébrer la mémoire des victimes des attentats, il nous semble important de porter un autre regard sur l’islam.
Le terme islamophobie dénonce la stigmatisation d’une partie de la population en raison de son appartenance, réelle ou supposée, à l’Islam. Ce mot permet de mettre en exergue le racisme spécifique dont les personnes musulmanes, ou supposées comme telles, peuvent être victimes. Il ne vise pas à éteindre les critiques de l’Islam ou à minimiser la radicalité de certains courants.
Pourtant, il est devenu impossible de dénoncer l’islamophobie sans être accusé·e d’une forme de complaisance vis-à-vis du terrorisme islamique.
Cet appauvrissement du débat est bien pratique puisqu’il repose sur une simplification jamais énoncée : le danger supposé de l’Islam dans son ensemble. Ainsi permet-il d’utiliser la peur et la tétanie créées par les attentats à des fins politiques pour imposer cette idée, si puissamment destructrice de nos libertés, selon laquelle l’ennemi·e vient de l’intérieur et porte un nom : les musulman·e·s.
Le premier signe de ce dessein, consiste à débattre sur l’Islam et les musulman·e·s sans même daigner les inviter. (...)
L’islamophobie grandit en France. Cette seule phrase va sans doute susciter moult critiques et procès en islamogauchisme. Mais à l’heure où nous venons de célébrer la mémoire des victimes des attentats, il nous semble important de porter un autre regard sur l’islam.
Le terme islamophobie dénonce la stigmatisation d’une partie de la population en raison de son appartenance, réelle ou supposée, à l’Islam. Ce mot permet de mettre en exergue le racisme spécifique dont les personnes musulmanes, ou supposées comme telles, peuvent être victimes. Il ne vise pas à éteindre les critiques de l’Islam ou à minimiser la radicalité de certains courants.
Pourtant, il est devenu impossible de dénoncer l’islamophobie sans être accusé·e d’une forme de complaisance vis-à-vis du terrorisme islamique.
Cet appauvrissement du débat est bien pratique puisqu’il repose sur une simplification jamais énoncée : le danger supposé de l’Islam dans son ensemble. Ainsi permet-il d’utiliser la peur et la tétanie créées par les attentats à des fins politiques pour imposer cette idée, si puissamment destructrice de nos libertés, selon laquelle l’ennemi·e vient de l’intérieur et porte un nom : les musulman·e·s.
Le premier signe de ce dessein, consiste à débattre sur l’Islam et les musulman·e·s sans même daigner les inviter. (...)
La menace serait partout, presque impalpable. La majorité qui gouverne, une partie conséquente de la classe politique et les médias préfèrent encourager les craintes plutôt que le dialogue.
Les débats sont vidés de leurs sens et réduits à un affrontement binaire : si vous n’êtes pas pro, vous êtes anti. (...)
Le verdict est posé « sans autre forme de procès ».
Le deuxième signe de ce dessein est la multiplication des lois qui visent à restreindre le libre exercice du culte pour les seul·e·s muslman·e·s, même quand il ne contrevient à aucune des restrictions édictées par la loi de 1905, et instaure progressivement un régime d’exception à leur encontre (...)
La République Française embrasse toutes les communautés, religieuses ou athées, et défend le principe de l’égalité en dignité et en droit de tous ses membres.
Nous refusons le poison de la division.
Nous refusons également la dialectique de l’Ennemi intérieur invisible.
L’histoire du 20ème siècle a plusieurs fois montré les drames absolus que ces processus peuvent engendrer.
Nous voyons ces mécanismes à l’œuvre permettant à un gouvernement partisan de dissimuler à la fois sa responsabilité dans la production des maux qui affligent notre société et son intention de construire un ordre juridique qui lui permet déjà de contraindre les oppositions au silence.
En 1984, lorsque Laurent Fabius déclare « le Front National pose les bonnes questions mais apporte les mauvaises réponses », il signe l’échec de la gauche sur les questions de discriminations. On ne répond pas aux questions de l’extrême-droite sauf à prendre le risque de se laisser imposer un corpus, des mots et concepts et finalement perdre du terrain sur ce qui fonde nos valeurs. Il n’y a pas de bonnes questions venant de l’extrême-droite. Jamais.
La gauche devrait le savoir et prendre la responsabilité d’en formuler d’autres.
L’antiracisme n’est ni radical ni marginal. C’est une lutte essentielle qu’il est temps de réaffirmer. Dans cette perspective, nous refusons de répondre à la question de la compatibilité de l’Islam avec notre République. (...)
Les 6 millions de français·e·s de confession musulmane sont nos concitoyen·ne·s, nous débattons de notre actualité politique en leur présence et non en leur absence. Leur existence, leur légitimité, leur citoyenneté ne sont pas discutables. Elles et ils ont pleinement leur place dans la vie de notre cité. (...)
Il est salvateur de l’écrire par ces temps de haine.