
L’opinion que prétendent mesurer et refléter les sondages est une construction des sondages eux-mêmes [1]. Et les sondeurs professionnels ne reculent décidément devant rien : tout est bon pour aller le sens du vent médiatique et politique, quitte à se contredire à quelques mois d’intervalles, comme nous le rappelle le texte publié sur son blog que nous a fait parvenir un correspondant (...)
Pour BVA, Marine Le Pen progresse… même quand elle régresse !
Cette semaine, BVA a fait fort. Dans un article publié sur son site le 10 mai, et qui sert de résumé à un sondage effectué à la fin du mois d’avril, l’institut titre, au mépris de la réalité : « Marine Le Pen : toujours impopulaire… mais toujours en progression ». Pour l’impopularité, c’est vrai ; en revanche, pour la « progression », c’est parfaitement faux si on se base sur les chiffres de… BVA !
En effet, l’institut avait déjà effectué un sondage similaire en septembre 2013. On y retrouve les mêmes grandes questions (...)
Sur toutes les questions posées sans exception, Marine Le Pen enregistre une très nette baisse de sa popularité. Le chiffre de bonnes opinions baisse de quatre points, celui de mauvaises opinions augmente de trois points (et même de neuf points pour les « très mauvaises » opinions). Le nombre de personnes disant pouvoir voter pour elle à la présidentielle est en baisse de six points et celui du nombre de personnes affirmant qu’ils ne pourraient « en aucun cas » voter pour elle est en hausse de six points. On retrouve les mêmes chiffres sur la confiance (...)
pourquoi parler de « progression » alors que toutes les variations enregistrées sur le long terme se situent dans la marge d’erreur du sondage (établie à 2,5 points) ? Surtout, pourquoi taire cette nette et brutale chute de Marine Le Pen ?
Serait-ce qu’à quinze jours de l’unique tour de l’élection européenne, il ne faudrait pas gâcher le récit médiatique qui présente quasi systématiquement le Front national comme le futur grand gagnant de ce scrutin ?