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L’opposition au gaz de couche se lève dans le nord de la France
Article mis en ligne le 12 avril 2014

Une compagnie australienne, Gazonor, s’apprête à explorer le sous-sol du Pas-de-Calais à la recherche de gaz de houille, un cousin du gaz de schiste. L’opposition se lève, appelant à une manifestation dimanche à Divion, près de Béthune.

(...) gaz de houille est-il un avatar du gaz de schiste ? Non… et oui. Quelques précisions s’imposent, pour distinguer gaz de schiste, gaz de houille, gaz de mine, et gaz de couche. Tous ces gaz sont non conventionnels, c’est-à-dire qu’ils sont retenus dans des roches de faible perméabilité et, par voie de conséquence, sont difficiles d’accès.

Le gaz de schiste ou gaz d’argile est piégé dans les porosités d’une roche rendue imperméable par l’argile qu’elle contient. La technique d’exploitation exige un forage suivi d’une fracturation hydraulique. La loi du 13 juillet 2011 interdit le recours à cette fracturation, très grande consommatrice d’eau et surtout particulièrement polluante.

Mine, oui, couche, non

Le gaz de houille est le terme générique utilisé pour désigner le gaz issu du charbon. Il en existe deux catégories qui se distinguent selon la localisation du gaz dans les terrains. Le gaz de mine, qui s’échappe passivement des puits d’anciennes mines de charbon, peut être dangereux pour les populations.

Le collectif Houille ouille ouille 59/62 reconnaît la nécessité d’exploiter ce gaz. Il fait l’objet de simples captages, sans forages, qui permettent de maintenir en dépression les vides miniers. La société Gazonor (ex filiale des charbonnages de France) détient la concession, jusque 2017, sur 150 communes du Nord- Pas de Calais, l’autorisant à pomper et à commercialiser ce gaz.

Le gaz de couche est contenu dans des veines de charbon beaucoup plus profondes (entre 1000 et 4000 mètres) non exploitées ou incomplètement exploitées. Pour l’extraire, il est indispensable de coupler à un forage vertical des forages horizontaux en étoile, lesquels s’étendent dans la couche de charbon.

Par le pompage de l’eau en bas du puits, il est possible de créer une dépression qui facilite la libération du méthane. La stimulation par injection de fluide – eau ou autre fluide de fracturation (...)

D ans un rapport publié fin 2013, l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques) a relevé les différents risques environnementaux liés à l’exploitation du gaz de houille. (...)

Gazonor prétend vouloir exploiter le gaz de mine afin de créer de petites unités de production d’électricité alors qu’en réalité, c’est le gaz de couche qui sera sollicité, car les rendements du gaz de mine sont en diminution.

« Il est urgent, souligne Christine Poilly, d’expérimenter de nouvelles façons de vivre ensemble, de consommer autrement dans le respect des écosystèmes et dans un esprit de partage. Nous plaidons pour une meilleure efficacité énergétique et engageons les citoyens à emprunter la voie de la sobriété. »

« Ni ici ni ailleurs, ni aujourd’hui ni demain, il faut empêcher l’exploration et l’exploitation des gaz de couche ! » : tel est le slogan que les manifestants clameront dimanche 13 avril à Divion, à l’appel du collectif Gaz Houille 62.