
Rarement les médias (ou du moins certains d’entre eux) ont été, de tous côtés, aussi contestés que pour leur traitement de l’ouragan Sandy et de ses effets dévastateurs : pour la disproportion outrancière (et proprement scandaleuse) entre les informations fournies sur les États-Unis et celles dont ont chichement bénéficié les autre pays. Trop, c’est trop quand c’est à ce point flagrant.
Ce fut en particulier le cas dans les médias audiovisuels qui bénéficient de la plus large audience. En choisissant ici de conforter les impressions par des observations précises des JT de France 2, nous n’entendons pas exonérer tous les autres médias (et certainement pas TF1). Sur France 2, donc… (...)
« Avant de revenir sur ces titres, un cri d’alarme ce soir, le cri des oubliés de l’ouragan Sandy. Quelques heures avant de toucher les côtes américaines, la tempête a fait des ravages sur l’île d’Haïti. Mais la situation n’a pas fait l’objet de la même couverture médiatique. Pourtant un drame de plus est en train de se jouer pour cette population déjà meurtrie. Elle est désormais menacée par le manque de nourriture »
Cette présentation très indirectement et très allusivement autocritique valut aux téléspectateurs de bénéficier d’un reportage correctement informé (malgré sa brièveté : 1 mn 30 environ) sur « Les victimes oubliées de Sandy » : les 50 morts recensés, les maisons, les routes, les hôpitaux détruits, le million d’habitants menacés par le manque de nourriture, l’agriculture sinistrée, le développement du choléra, etc. (...)
Mais les questions demeurent.
Les « victimes oubliées », mais par qui ? Pourquoi se borner à déplorer vaguement la couverture médiatique sans dire un mot de la couverture effectuée par France 2 ? Par timidité ? (...)