
Mouvement inédit : des travailleurs de l’urgence sociale étaient en grève, hier, dans toute la France, pour dénoncer les coupes budgétaires de l’État. Et cela deux semaines, après la démission surprise du président fondateur du Samu social, Xavier Emmanuelli. Une démission qui a sonné comme un cri d’alarme. "Une trentaine de départements se sont déclarés en grève. C’est du jamais vu", a déclaré Maud Bigot, responsable de la Coordination nationale des professionnels de l’urgence sociale.
À Paris, les manifestants se sont rassemblés square Boucicaut où des familles sans logement campent depuis mi-juillet, avant de rallier le ministère du Logement, espérant être reçus. En province, les personnels du Samu social de Lille, Strasbourg ou Lyon étaient en grève. Dans la Somme, une "journée morte" a été observée.
En Bretagne, une centaine de salariés s’est réunie à Rennes devant la préfecture, une vingtaine à Saint-Brieuc. Un rassemblement s’est déroulé devant celle de Nantes. Les grévistes réclament davantage de moyens pour l’hébergement des personnes sans domicile, après que l’État a annoncé en mai leur réduction pour 2011.
Selon les associations, "la crise s’aggrave". À Lyon, où il y a "de moins en moins de places proposées", plus de cent personnes "sollicitent quotidiennement en vain le 115", témoigne Élodie Deschamps, du Samu social 69.(...) Wikio