
Personne ne peut avoir oublié le drame vécu par Latifa Ibn Ziaten dont le fils, Imad, jeune militaire basé à Toulouse a été assassiné le 11 mars 2012 par Mohamed Merah. Pour cette femme née au Maroc, arrivée en France à 17 ans pour épouser le Marocain dont elle était tombée amoureuse, le monde a basculé. Cette mère parfaitement « intégrée » dont les cinq enfants ont bien réussi, a refusé de perdre espoir, refusé d’être assignée à une position de victime, là où le terroriste aurait souhaité la placer. Elle est devenue en quelque sorte une résistante.
C’est lorsqu’elle s’est rendue dans le quartier où avait vécu Merah et qu’elle a entendu des jeunes faire l’apologie de ce dernier qu’elle a décidé qu’il fallait parler à ces jeunes « en perdition ». Elle a alors créé l’Association IMAD pour la jeunesse et la paix au nom de laquelle elle intervient en parcourant les villes de France dans le seul but de défendre la jeunesse des quartiers et combattre la haine par la tolérance et l’écoute. Quasiment tous les jours elle se rend dans des collèges, des prisons où elle parle de sa vie, de son drame et de son refus de se poser en victime. Elle répond aux questions des jeunes, leur répète qu’ils sont totalement légitimes à trouver leur place dans notre société. Son action ne se veut pas politique et son discours est simple : « aider l’autre, c’est œuvrer pour la paix ». (...)