
Avant la Seconde Guerre mondiale, accéder à la classe supérieure était du domaine du très rare. A l’issue du conflit, dans les années qui suivirent, ce fut une nouveauté historique, l’école républicaine a permis ce phénomène. La projection sur les enfants d’une ascension sociale était devenue un espoir couramment partagé, particulièrement parmi les classes moyennes. Les exemples d’ascension fulgurante étaient légions. Pour n’en prendre qu’un seul Pompidou : grand-père agriculteur, père instituteur, et lui-même président de la république.
Mais depuis la fin des années 70, la mobilité sociale de la société française a peu évolué. Les enfants du bas de la hiérarchie sociale ont énormément de mal à gravir les échelons. Les places sont de plus en plus chères et la lutte de plus en plus sévère. Beaucoup d’espérances sont déçues.
Mais qu’elle est la signification politique de cette fameuse ascension ? Quel rôle joue-t-elle dans les attentes de la population ? Quelle image véhicule t’elle et a quelle fins ? En fait, à toutes ces questions il faut comprendre que l’ascension sociale joue un rôle délétère. L’ascension sociale est un leurre qui n’a pour but que de donner de l’espoir à des gens qui n’ont aucune chance de participer au festin. Un peu comme la publicité des gagnants du loto envers les autres joueurs alléchés par des sommes astronomiques. Elle ne sert à rien d’autre que de valoriser « le self made man », avec comme récupération politique le fameux « quand on veut, on peut ». Ceci a comme but pernicieux de nous instiller que finalement nous sommes responsable de notre destin et que si on a réussi c’est qu’on le mérite. Pire cela sous-tend que le mérite du capitalisme est de favoriser la méritocratie.
Quelle est cette société qui nous fait miroiter que seul ceux qui ont du génie ont le droit de s’extraire de cette mélasse pégueuse que représente le prolétariat ? (...)
Or cette pseudo avancée sociale réservé à une frange mineure nous fait nous détourner notre objectif majeur voir ultime : l’abrogation pure et simple des classes sociales. Il est évident que ce n’est pas pour demain car tout est fait pour que la sensibilité d’appartenance à une classe sociale soit effacée. D’ailleurs comme le disait Marx, une classe sociale ne peut exister que si elle a conscience d’être une classe.
Actuellement, c’est difficile car les médias entretiennent la division en créant un fossé entre les jeunes/vieux, privé/public, immigré/français, religieux/athée. Il est d’autant plus important de supprimer les classes sociales que ce rapport de domination s’amplifie à travers les âges grâce à la transmission de la position sociale par héritage culturel et financier. (...)
« Quand je suis arrivé au pouvoir, les multinationales recevaient 82% des revenus de nos matières premières et nous 18%. Aujourd’hui c’est l’inverse ! J’ai fait ce qu’il y avait à faire pour mon peuple. J’attends maintenant qu’on m’assassine comme ils ont fait avec Chavez »…Evo Morales, Président de la Bolivie