
Un nouveau mode de calcul de la prime d’activité est appliqué depuis le 1er juillet. Les travailleurs qui touchent une pension d’invalidité en subissent les conséquences de plein fouet.
Le nouveau mode de calcul, adopté lors du vote du budget 2018 - mais dont l’application a été repoussée à l’été -, est en effet défavorable aux bénéficiaires de la pension d’invalidité ou de la rente accident du travail-maladie professionnelle (rente AT-MP). En 2016, une dérogation avait été mise en place, afin que ces aides soient considérées comme des revenus pour le calcul de la prime d’activité. Cette dernière est accordée aux travailleurs disposant de revenus modestes, moins de 1.500 euros par exemple dans le cas d’une personne seule et sans enfant. Désormais, avec le nouveau mode de calcul, les pensions invalidité et rente AT-MP sont considérées comme des allocations, ce qui en pratique empêche les personnes concernées de recevoir la prime d’activité. En revanche, rien ne change pour les bénéficiaire de l’allocation adulte handicapé (AAH).(...)
Une perte de revenus de 158 euros par mois en moyenne(...)
“Ça touche majoritairement des femmes seules avec des enfants, ce sont des personnes qui ont des revenus très modestes”.(...)
Pour justifier cette mesure, le gouvernement avance deux arguments. D’abord, l’ancien mode de calcul ne serait “pas cohérent avec l’esprit de la prime d’activité”, a affirmé Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, devant l’Assemblée, mardi. “Je suis scotchée !”, réagit Véronique Bustreel. “C’est totalement dans le rôle de la prime d’activité que de soutenir l’activité de personnes qui travaillent et qui ont des revenus modestes”. Second argument du gouvernement : “peu de personnes ont été touchées par cette mesure”. En effet, sur les 260.000 personnes touchant une pension d’invalidité et exerçant une activité professionnelle, seulement 6.600 bénéficiaient de la prime d’activité. “On n’a rien fait pour lutter contre le non-recours ! Il n’y a eu aucune information du gouvernement et des caisses pour prévenir ces personnes qu’elles étaient éligibles”, s’insurge la conseillère nationale d’APF France handicap.
Malgré les multiples alertes des associations depuis novembre dernier, le gouvernement assume donc cette mesure. (...)