
L’occasion de revenir au cours de cet entretien sur la manière dont la gauche se retrouve exclue, éclipsée du paysage de l’information contemporain, un paysage gangréné par le storytelling et la communication.
L’absence d’indépendance, l’ultra concentration qui structure désormais le champ journalistique mais surtout l’effondrement du journalisme politique en particulier, qui a pour corollaire l’explosion des journalismes de cour, de classe, de préfecture et de dédiabolisation contribuent ainsi à écraser et marginaliser les voix dissidentes au détriment du pluralisme et du débat démocratique.
Lire aussi
– (Editions Agone)
Les médias contre la gauche,Pauline Perrenot

Cet essai est le procès d’une absence, celle de la gauche, reléguée au second plan de l’information médiatique. L’autrice analyse la façon dont le débat public a été verrouillé par les médias dominants, qui ont redoublé d’efforts pour bipolariser les champs politique et journalistique autour des figures d’Emmanuel Macron, de Marine Le Pen et de leurs thématiques sécuritaires et économiques.
Fondé sur une documentation précise, l’ouvrage retrace l’effondrement intellectuel du "journalisme politique", qui a perdu tant en substance qu’en consistance, laissant le storytelling remplacer l’information. L’autrice aborde notamment le traitement des différents projets de réformes par les chefs-lieux éditoriaux, souvent transformés en SAV du gouvernement...
S’appuyant sur l’émergence de la com’ comme cadre politique et journalistique, Pauline Perrenot (Acrimed) dévoile le monopole absolu de la pensée libérale dans les médias et l’imbrication de la profession avec le monde patronal. (...)