
– 365 actes haineux à l’encontre des lesbiennes ont été rapportés à SOS Homophobie en 2018. Soit 42% de plus qu’en 2017. Alors que l’association décrit dans son rapport annuel dévoilé ce mardi 14 mai “une année noire pour les personnes LGBT”, ce nombre record d’actes lesbophobes interroge.
Ils représentent ainsi 22% des situations décrites dans le rapport contre 16% l’année passée. 31% des victimes ont entre 35 et 50 ans, 20% entre 25 et 34 ans. Elles sont principalement les cibles d’hommes, seuls ou en groupes, qui en plus de les injurier leur font des avances sexuelles.
Les agressions se déroulent surtout sur Internet, dans 28% des cas. C’est plus qu’en famille (14%), dans les lieux publics (13% contre 9% l’an passé) ou encore au travail (10%). La principale manifestation de ces agressions est le rejet dans 78% des cas. Viennent ensuite la discrimination une fois sur deux, et les insultes (39%). (...)
Les témoignages reçus par SOS Homophobie font froid dans le dos. (...)
Si ces chiffres et témoignages sont frappants, cela ne veut néanmoins pas forcément dire qu’il y a plus d’actes lesbophobes qu’auparavant, mais peut-être qu’ils sont rendus plus visibles. La médiatisation croissante de ces agressions, les réseaux sociaux qui font le relais et jouent un rôle de taille dans leur diffusion, sont des facteurs qui expliquent aussi pourquoi SOS Homophobie a pu recueillir plus de témoignages d’agressions que les années passées.
L’association donne en ce sens un autre élément d’explication. “Fin 2017, les
mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc, suivis de nombreuses autres mobilisations, ont permis la dénonciation d’actes de harcèlement et d’agression envers les femmes, révélant l’ampleur de situations jusqu’alors minimisées. (...)
Irène Zeilinger, directrice de l’association belge Garance, interrogée dans ce rapport, explique que “les lesbiennes sont victimes à la fois du sexisme et de l’hétéronormativité. Elles sont raillées, insultées, agressées quand elles ne correspondent pas aux stéréotypes de la féminité et parce qu’elles s’affranchissent de la norme hétérosexuelle”. (...)