
Monsieur le Premier Ministre,
Nous nous adressons à vous pour évoquer le cas de cinq de nos amis lycéens et apprentis actuellement sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français : Fatos et Rahman Torba, Mirush Mehmeti, Djimy Kinavuidy et Pedro Ndombele. Arrivés sur le territoire entre 2011 et 2013, ils ont été pris en charge par l’aide à l’enfance en tant que mineurs isolés. Ils se sont immédiatement intégrés à la société française : ils ont appris la langue française, qu’ils parlent désormais couramment, ont été scolarisés et sont tous dans un parcours de réussite exemplaire.
Lors de votre discours de politique générale, vous avez dit à propos de la jeunesse des quartiers populaires : "Souvent ces jeunes voudraient, mieux encore, aimer la France et être aimés d’elle. Je veux aussi dire à ces talents qui pensent que la France ne leur fait pas de place, que la France a besoin d’eux." Ceux dont nous vous parlons sont à la fois jeunes et talentueux, ils sont un atout considérable pour notre pays et en les renvoyant nous nous priverions de capacités dont la France a besoin.
Par ailleurs, leurs camarades de classe, qui sont rapidement devenus leurs amis, témoignent de leur intégration, ainsi que de leur volonté profonde de vivre en France dans le respect des principes républicains. Nous vous avons entendu prononcer ces mots : "Notre pays a le plus bel atout qui soit : la République et ses principes de tolérance, de solidarité, de respect, et de progrès", et aussi : "Ne rétrecissons pas la France, ne rétrécissons pas ses rêves". Nous ne pouvons qu’approuver : nous, citoyens français, faisons justement le rêve qu’après de longs mois d’inquiétude nos amis puissent sereinement mener leurs formations à terme. (...)