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“La Grande Malbouffe”, sur Arte : l’industrie agroalimentaire nous fait avaler n’importe quoi
90 min Disponible du 26/01/2021 au 02/04/2021 Prochaine diffusion le vendredi 12 février à 09:25
Article mis en ligne le 3 février 2021

Le cordon-bleu ? Une escalope, du jambon, du fromage, un œuf, de la chapelure. Et, s’il provient d’un supermarché, une trentaine de substances supplémentaires, nous apprend “La Grande Malbouffe”, une enquête inédite et édifiante sur l’industrie agroalimentaire, diffusée sur Arte ce mardi 2 février. Rencontre avec sa coréalisatrice, Maud Gangler.

À chaque diffusion de L’Aile ou la Cuisse, nos papilles effarées frémissent face aux poulets synthétiques usinés à la chaîne par le cynique Tricatel. Cauchemardés par le cinéma il y a quarante-cinq ans, ces ersatz d’aliments étaient-ils la prémonition des produits ultra-transformés qui remplissent aujourd’hui assiettes et supermarchés, et dont la composition tient plus du manuel de chimie que de cuisine ?

On y songe en découvrant les trente ingrédients – viande reconstituée, fromage artificiellement blanchi et fondant, additifs en cascade… – qui se planquent sous la panure d’un cordon-bleu. Le plat chouchou des cantines et d’Emmanuel Macron est le fil conducteur de La Grande Malbouffe, plongée édifiante sous le couvercle de l’industrie agroalimentaire, dévoilant un monde de poudres et de faux-semblants, de coûts divisés et d’adjuvants multipliés. Maintes fois explorés et dénoncés, les excès de l’alimentation industrielle apparaissent sous un jour inédit dans cette enquête qui en révèle des pratiques méconnues telles que le cracking, les auxiliaires technologiques, les ingrédientistes ou le clean label… Décryptage par le menu avec la coréalisatrice, Maud Gangler. (...)

« À l’instar de ce fameux cordon-bleu, ce que nous consommons, ce sont beaucoup de “faux aliments”. Ce que l’on appelle des produits ultra-transformés, et qui sont en fait des assemblages de sirops et de poudres. Aujourd’hui, en France, un tiers des calories ingérées proviennent de ce type d’aliments, aussi peu chers que médiocres sur le plan de la qualité et de la santé. (...)

« Ce sont des substances qui n’apparaissent pas dans la liste des ingrédients sur les étiquettes et qui aident les industriels dans le processus de fabrication. Le diméticone, par exemple, est un antimoussant utilisé pour que le jus d’ananas ne mousse pas et soit brillant. Il en existe environ cinq cents, qui ne sont soumis à aucune réglementation au niveau européen – hormis les enzymes, qui ne représentent qu’une toute petite sous-catégorie.

« Ces dernières années, avec l’émergence d’applications comme Yuka, qui note les aliments selon la liste de leurs composants, on sent une prise de conscience, une volonté des consommateurs de se rapproprier leur alimentation. Sous la pression, certains industriels adoptent des comportement plus vertueux, retirent par exemple les nitrites de leurs charcuteries. On a vu aussi des distributeurs reformuler certains produits de leurs propres marques, retirer des additifs. Mais ce mouvement donne aussi lieu à des allégations marketing qui ne correspondent en réalité à aucune norme réglementaire. C’est ce que l’on appelle le clean label. On met du vert sur l’emballage, des feuilles qui évoquent le côté naturel ou encore la mention “sans huile de palme” sur des produits qui n’en avaient en réalité jamais contenu… »

Une étude récente montre ainsi que végétariens et végans consomment plus d’aliments ultra-transformés que le reste de la population. Une absurdité, alors que, dans l’imaginaire collectif, l’alimentation végétale est supposée faire du bien à notre santé autant qu’à la planète… » (...)

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