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Ligue des droits de l’Homme
La LDH soutient le film « En transit » de Vincent Gaullier et Raphaël Girardot
En transit Réalisation : Vincent Gaullier et Raphaël Girardot Durée : 1h40
Article mis en ligne le 1er décembre 2019
dernière modification le 30 novembre 2019

Le 10 novembre 2016, la mairie de Paris a ouvert une « bulle » porte de la Chapelle. Elle matérialisait le nouveau centre « humanitaire » parisien d’accueil des migrants. Cette structure inédite en France visait à éviter la formation périodique de campements de rue. La capacité d’hébergement était de 400 places dans un ancien bâtiment de la SNCF. Prévu pour l’accueil des « primo-arrivants », ce centre devait permettre d’accueillir des hommes seuls pendant cinq à dix jours. Et ainsi absorber le flux quotidien d’arrivées à Paris, estimé alors grossièrement à plus d’une cinquantaine de personnes par jour.

Lorsque Vincent Gaullier et Raphaël Girardot ont appris l’ouverture de ce camp, cela faisait plusieurs mois qu’ils cherchaient où « poser leur engagement cinématographique » pour rendre compte de ce qu’on appelle la « crise des migrants ». « Insupportés par la formule, révoltés par la raideur de notre société, effrayés par cette position occidentale toujours si prompte à se protéger, émus par nos rencontres avec des réfugiés dans les camps sauvages de Paris ou chez nous quand nous les avons hébergés, nous cherchions un film à faire. Nous cherchions à faire partager notre regard sur eux. Et tenter de faire changer celui des autres ».

Ce qu’apporte de nouveau ce film par rapport aux nombreux films qui documentent ce drame, est dû au dispositif qui lui donne forme. Les réfugiés sont en transit dans ce centre de premier accueil où ils se reposent de la rue où ils ont échoué à leur arrivée en France. Quelques jours à peine d’humanité, que nous passons avec eux. Mais déjà, ils doivent affronter la Préfecture et entendre la froide sentence administrative et nous sommes toujours avec eux. (...)

Ce film nous bouleverse. Ces hommes ont fui un pays qui était le leur, une famille (une femme et des enfants, pour la plupart), une langue, une culture et ils se retrouvent dans un pays qui ne veut pas d’eux, dont ils ne connaissent pas la langue, la plupart du temps. On les sent perdus, livrés à un monde brutal et inhumain.

Or, cette bulle qui de toute façon ne pouvait pas accueillir l’ensemble des réfugiés arrivant à Paris (et l’attente éprouvante devant la bulle est aussi documentée), a fermé au bout de 18 mois d’existence.

Une question nous est posée : comment supporter l’inhumanité dont notre pays fait preuve ? (...)