
La Réole, ville "d’Art et d’Histoire", un label que le ministère de la culture lui a reconnu, n’est pas peu fière d’avoir retrouvé son orgue, celle de l’église Saint-Pierre qui lui avait été enlevée en 1805 par l’archevêque de Bordeaux pour l’installer dans la cathédrale Saint-André, avant qu’elle ne soit déplacée à l’église Sainte-Croix. (1) Elle a donc organisé trois jours de fête dont le premier temps fort, juste retour du symbole, fut ce vendredi 13 novembre la bénédiction de l’instrument par l’archevêque de Bordeaux, le cardinal Ricard. Les terribles attentats de Paris allaient-ils avoir raison de ce moment privilégié, entre conférences et concerts, de ces journées heureuses et très attendues ?...
(...) Bruno Marty, le maire de la ville, sobrement, trouva les mots de circonstance : "si nous n’avons plus de coeur à la fête, nous souhaitons toutefois réunir les Réolais, défendant ainsi nos valeurs universelles de Liberté, d’Egalité et de Fraternité. Ce temps doit être celui de l’unité, de la tolérance et de la mesure. Cette décision exprime notre volonté de marquer notre deuil, mais aussi celle de faire face à la barbarie en maintenant un rendez-vous populaire empreint de culture et de partage". Et Uriel Valadeau, le jeune organiste titulaire de l’orgue de La Réole, sut rappeler après Bruno Marty, la force de la culture comme lien social.
Trois minutes de silence dans une église au complet avec, en manière de premier hommage musical, une Marseillaise bouleversante et longuement applaudie. Le ton était donné et il n’a pas varié ce dimanche, chaque concert étant ouvert par une minute de silence et un arrangement de la Marseillaise, où l’organiste de Sainte-Croix, Paul Goussot, a donné le meilleur de lui-même. (...)