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le journal de Québec
La République dominicaine veut construire un « mur » de séparation avec Haïti
Article mis en ligne le 2 mars 2021

La République dominicaine a annoncé la construction d’une clôture frontalière pour réduire l’immigration illégale en provenance de son voisin Haïti, un projet controversé dont l’efficacité soulève des doutes s’il n’est pas accompagné de plans de développement, soulignent plusieurs experts.

« D’ici à deux ans nous voulons mettre un terme aux graves problèmes d’immigration illégale, de trafic de drogue et de transit de véhicules volés que nous connaissons depuis des années », a déclaré le président Luis Abinader, élu en juillet 2020, annonçant samedi le lancement au deuxième semestre des travaux de construction d’une clôture frontalière de 380 kilomètres. (...)

Quatre points de passage officiels séparent les deux pays qui se partagent l’île d’Hispaniola, dont 64% du territoire sont occupés par la République dominicaine (10 millions d’habitants), à l’ouest, et le reste par Haïti (11 millions d’habitants).

Les relations entre les deux pays sont historiquement difficiles et chaque nouveau gouvernement dominicain fait de la question sensible de la migration une priorité.

Environ 500 000 Haïtiens vivent illégalement de l’autre côté de la frontière et des militaires domingois patrouillent dans les zones de passage d’immigration clandestine et de contrebande. (...)

« Vous pouvez construire un mur de 100 mètres de haut les gens chercheront toujours des moyens de passer », explique le chercheur à l’AFP, en citant le mur voulu par l’ex-président Donald Trump entre les États-Unis et le Mexique.

« Avec pourtant plus de moyens financiers et technologiques, cela s’est avéré impossible » à réaliser, note-t-il.

« Dépenses inutiles » (...)

Les experts soulignent aussi les nombreux échanges commerciaux aux frontières.

« Contrairement à ce que l’on pourrait penser, du côté haïtien il y a l’argent et du côté dominicain le produit », explique le professeur Juan Del Rosario.

« Il y a un échange informel constant qui ne peut être considéré comme de la contrebande (...). S’il est bloqué, cela va entraîner des flux migratoires internes » des villes frontalières vers les zones urbaines, prévient-il.

En outre, des secteurs comme l’agriculture et la construction ont besoin de main-d’œuvre étrangère, explique Josué Gastelbondo, chef de la mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Saint-Domingue. (...)

Les experts soulignent aussi les nombreux échanges commerciaux aux frontières.

« Contrairement à ce que l’on pourrait penser, du côté haïtien il y a l’argent et du côté dominicain le produit », explique le professeur Juan Del Rosario.

« Il y a un échange informel constant qui ne peut être considéré comme de la contrebande (...). S’il est bloqué, cela va entraîner des flux migratoires internes » des villes frontalières vers les zones urbaines, prévient-il.

En outre, des secteurs comme l’agriculture et la construction ont besoin de main-d’œuvre étrangère, explique Josué Gastelbondo, chef de la mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Saint-Domingue. (...)

Pour William Charpentier, construire cette longue séparation représente « des dépenses inutiles ». Selon lui, il serait plus opportun de « multiplier les projets de développement » dans la zone frontalière qui profiteraient tant aux Dominicains qu’aux Haïtiens.