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En Tunisie, les autorités suspendent les activités du FTDES, une ONG d’aide aux migrants
#Tunisie #migrants #exiles #immigration #ONG #FTDES #repression
Article mis en ligne le 29 octobre 2025
dernière modification le 28 octobre 2025

Le Forum tunisien pour les droits économique et sociaux (FTDES) a annoncé lundi que ses activités avaient été suspendues par les autorités pour une durée d’un mois. L’ONG, qui défend notamment les migrants, était l’une des dernières à s’exprimer sur le sort des exilés subsahariens en Tunisie. Sa suspension fait suite à de nombreuses attaques du gouvernement de Kaïs Saïed contre des organisations de la société civile.

C’est un nouveau signal de la dérive autoritaire des autorités tunisiennes. Le Forum tunisien pour les droits économique et sociaux (FTDES) a annoncé, lundi 27 octobre, la suspension de ses activités pour une durée d’un mois.

"Le FTDES tunisien a reçu ce soir, 27 octobre 2025, une lettre officielle l’informant de la suspension de ses activités pour un mois, selon une formule déjà appliquée à d’autres organisations", a précisé dans un communiqué cette ONG très active notamment sur les questions migratoires et environnementales.

Cette suspension fait effectivement suite à celle prononcée récemment à l’encontre de l’Association des femmes démocrates, une association féministe créée en 1989 et, depuis, à la pointe des luttes pour l’avènement de la démocratie en Tunisie et contre la dictature de Zine El Abidine Ben Ali. (...)

"Nouvelle restriction de l’espace civil"

Sans préciser les raisons invoquées dans la lettre de suspension, le FTDES a dit faire l’objet "depuis avril d’une série d’audits financiers et fiscaux" tout en assurant avoir "comme à son habitude, respecté toutes les procédures légales et administratives".

Ces derniers jours, des médias locaux ont fait état de l’ouverture récente d’une enquête judiciaire pour examiner les financements étrangers reçus par diverses organisations de la société civile, dont le FTDES, I Watch, Al-Bawsala ou le média Inkyfada.

Selon le site Business News, ces investigations ont déjà abouti à la dissolution de 47 associations et au gel des avoirs de 36 autres. (...)

Lire aussi :

 (Migreurop)
Migreurop soutient le FTDES, dont les activités viennent d’être suspendues en Tunisie

Migreurop exprime sa solidarité totale avec le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), membre historique du réseau, dont les activités viennent d’être arbitrairement suspendues par les autorités tunisiennes. Cette décision s’inscrit dans une offensive plus large contre les libertés associatives et les voix indépendantes. Aux côtés du FTDES, nous réaffirmons notre engagement pour la justice et les droits humains ! Le FTDES doit pouvoir poursuivre ses activités !

[Communiqué du FTDES]

Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux a reçu ce soir, le 27 octobre 2025, une notification officielle l’informant de la suspension de ses activités pour une durée d’un mois, selon la même formulation stéréotypée appliquée à de nombreuses associations et organisations.

Tout en respectant, comme toujours, l’ensemble des dispositions légales et administratives, nous affirmons que la série ininterrompue de contrôles financiers et fiscaux à laquelle nous sommes soumis depuis avril 2025 ne constitue qu’un nouvel épisode d’une campagne visant à restreindre l’espace civil indépendant et à faire taire les voix libres refusant la soumission et demeurant fidèles aux valeurs de justice et de dignité.

En tant qu’individus et en tant que collectif, nous réaffirmons aujourd’hui notre attachement indéfectible au principe de résistance à l’injustice et à la discrimination, ainsi que notre soutien constant à toutes les luttes sociales, civiles et juridiques dans notre pays.
Nous resterons, comme nous l’avons toujours été, en première ligne aux côtés des opprimé·e·s et des victimes d’injustice, convaincu·e·s que notre engagement à leurs côtés est un devoir moral et historique.

Cet engagement, nous l’avons forgé au fil de nos expériences de solidarité avec les luttes sociales avant et après la révolution, et il a été nourri par les sacrifices des martyrs, des blessés, des prisonniers et de toutes celles et ceux qui ont combattu pour la liberté, la dignité et la justice sociale en Tunisie.
Ce qui se passe aujourd’hui, et ce qui pourrait survenir demain, ne nous intimidera pas et n’affaiblira en rien notre détermination.
Où que nous soyons — au sein de notre organisation, dans les rues ou ailleurs — nous resterons fidèles à notre peuple, plus déterminé·e·s que jamais à faire entendre sa voix, et toujours plus proches de ses espoirs et de ses luttes.

Ceux qui croient pouvoir briser notre volonté ignorent la force de notre conviction et la profondeur de notre engagement.
Nous avons toujours été, et resterons, fiers de nos principes et de notre position en faveur des droits humains.

Nous annonçons notre engagement à respecter la décision de suspension tout en la contestant fermement, car nous la considérons arbitraire et injuste.
Nous restons fidèles à notre mission et à notre peuple.

Liberté pour toutes les personnes opprimées et victimes d’injustice