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Rue 89
La Roumanie, porte de sortie de l’enfer pour des milliers de réfugiés
Article mis en ligne le 19 février 2012
dernière modification le 16 février 2012

A l’ouest de la Roumanie, le Centre de transit en régime d’urgence de Timisoara accueille des centaines de réfugiés en provenance de zones de conflits. Cette structure mise en place en coopération avec les Nations unies est unique au monde. Pendant quelques mois, elle aide les naufragés des guerres à reprendre pied et à se préparer une nouvelle vie.

(...) A Timisoara, les histoires se croisent dans un va-et-vient permanent. Quelques 65 réfugiés occupent actuellement les lieux, mais 200 places sont disponibles. En fonction de l’actualité, le Centre se remplit puis se vide.

En ce début 2012, la plupart des pensionnaires sont d’origine érythréenne, et tous attendent leurs documents pour repartir vers de nouveaux horizons. (...)

Gérée de façon conjointe par le HCR (agence des Nations unies pour les réfugiés), l’Office mondial pour les migrations (OIM) et l’Office roumain pour l’immigration, la structure accueille les réfugiés pour une période maximale de six mois, avant leur relogement souvent aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas ou en Suède.

Tout dépend des accords internationaux avec chaque pays, le HCR privilégiant aussi le regroupement familial, quand il est possible, pour faciliter l’insertion sociale.
(...)

Chaque minute dans le monde, huit personnes sont obligées de quitter leurs maisons pour échapper aux conflits et aux persécutions, selon les statistiques des Nations unies.

Mais derrière ces chiffres se cache une histoire à connaître. Souvent par l’intermédiaire d’un interprète, ce qui demande du temps et de la patience. (...)

Au total, environ 900 personnes ont transité par le centre depuis sa création en 2008 et 9 enfants y sont nés.

Le choix de cette région n’a pas été aléatoire, indique le directeur du centre, Filimon Pitea :

« Près de 27 nations et ethnies différentes vivent ensemble dans cette ville, un fort esprit de tolérance s’est développé. »

Timisoara a été désignée pour héberger cette structure unique dans le système onusien d’abord parce qu’elle dispose d’un aéroport international et d’un centre universitaire ayant formé beaucoup de demandeurs d’asile, notamment arabes, qui ont ensuite intégré le milieu local. D’où une grande ouverture d’esprit à l’échelle régionale.

L’aménagement du centre a coûté 900 000 euros, dont le tiers a été financé par l’Etat roumain. Et son bon fonctionnement enorgueillit les politiques du pays, qui y voient « un modèle au niveau international », selon l’ex-premier ministre roumain, Emil Boc. (...)

« C’est intéressant de constater que lorsqu’on demande de la solidarité ou une contribution pour partager l’accueil des réfugiés, ce ne sont pas forcément les pays auxquels on pense habituellement, comme la France ou l’Angleterre, qui se dépêchent de proposer des solutions », remarque Jean-François Dubost, responsable du programme « Personnes déracinées » à Amnesty International France.

« Suite aux événements en Libye, la position de la France et des pays riches de l’UE c’était “oui, il faut les protéger, mais pas chez nous”. »

En 2012, Amnesty International France lance une année d’action en faveur des réfugiés. A cette occasion, l’organisation de défense des droits de l’homme publie une enquête fouillée intitulée « Réfugiés, un scandale planétaire », sur la situation de ces 16 millions de déracinés, qui ne peuvent retourner dans leur pays sans courir le risque d’être tués.

(...)

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