
À la fin du mois de juillet, la Turquie a lancé des frappes aériennes contre l’autoproclamé État islamique (EI). Les États-Unis ont salué cette initiative, la considérant comme un tournant dans la mise au point d’une stratégie conjointe pour lutter contre le groupe islamiste.
Or le lendemain, Ankara a également relancé sa campagne militaire contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en bombardant notamment des bases rebelles dans les montagnes du nord de l’Irak, de l’autre côté de la frontière. Une guerre civile sanglante a opposé la Turquie et les séparatistes du PKK pendant 30 ans, jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu soit conclu en 2013.
Les États-Unis considèrent le PKK comme un mouvement terroriste, mais son équivalent en Syrie est un allié de premier plan dans la lutte contre l’EI. Le président américain Barack Obama a intimé la Turquie de ne pas se servir de l’EI comme prétexte pour bombarder les rebelles kurdes, mais d’après les dirigeants du PKK, c’est exactement ce qu’elle fait.
Est-ce bien la réalité ? IRIN a analysé les chiffres.
(...) CONCLUSION
Des frappes aériennes aux arrestations, les chiffrent tendent à donner raison à ceux qui affirment que la Turquie se soucie davantage de combattre le PKK plutôt que l’EI. (...)
Devant l’imminence de nouvelles élections, les calculs politiques n’y sont certainement pas pour rien. Les États-Unis et d’autres pays occidentaux ont beau considérer l’État islamique comme la menace la plus immédiate pour la Turquie, les dirigeants au pouvoir à Ankara ne semblent pas être du même avis.