
Saliou a 20 ans. Arrivé en France depuis la Guinée-Conakry, il attend une réponse à sa demande d’asile. Depuis sa rencontre avec l’équipe de l’association l’Arbre à poule, une ferme pédagogique et agroécologique de Villers-Saint-Paul, dans l’Oise, Saliou a redonné un sens à ses journées.
(...) L’arrivée au Cada déclenche chez Saliou un sentiment paradoxal : le soulagement d’avoir un toit, mais aussi l’expérience d’un ennui infini dans une période d’attente sans date butoir. Cette entrée marque le point de départ d’un quotidien marqué par l’attente d’une réponse favorable à sa demande lui permettant de travailler, lui ouvrant les portes pour libérer son esprit des soucis et être acteur de sa vie. Avec Oumar, son voisin et ami du Cada, ils combattent l’attente interminable et leur impossibilité de travailler ou d’étudier en inventant des objectifs au quotidien : « Comme on a nos cartes de bus, on va faire un tour plutôt que de rester au lit à parler au plafond. » (...)
Échanges pour une Terre solidaire est une association de l’Oise qui travaille à la réappropriation d’une alimentation saine et écoresponsable, à travers notamment le contrat local santé de Creil. Marie-Paule Lecoq, chargée de mission de l’association, met en réseau d’acteurs de la nutrition dont le Cada fait partie. À la fin de l’été 2016, l’association organise une marche santé vers une ferme pédagogique en agroécologie, l’association L’Arbre à poule. La participation de Saliou à cette marche marque le point de départ d’une rencontre aux solidarités plurielles, à la croisée de l’environnement et du social. Cette journée était l’occasion pour le jeune homme de découvrir un lieu voisin de son lieu de vie, mêlant convivialité, travail de la terre, soin des animaux, échanges et mixité. (...)
Patrick et Magali accueillent Saliou à l’association L’Arbre à poule de Villers-Saint-Paul depuis le début du mois de novembre 2016. « Saliou nous permet de voyager et d’échanger sur nos cultures, nos modes de vie, nos valeurs humaines et nos empreintes écologiques respectives », confient-ils. Les échanges sur les temps collectifs sont conviviaux et permettent d’enrichir les connaissances des uns et des autres, de « nous poser les questions sur notre surconsommation d’énergie et de matières premières, dont certaines proviennent de pays d’Afrique ». (...)