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le Monde
La fin du franc CFA annoncée par Emmanuel Macron et Alassane Ouattara
Article mis en ligne le 23 décembre 2019
dernière modification le 22 décembre 2019

Le franc CFA sera remplacé en Afrique de l’Ouest par l’Eco et la réserve d’argent des Etats africains sur un compte du Trésor français sera supprimée.

Le franc CFA a reçu son coup de grâce samedi 21 décembre, près de 60 ans après les indépendances africaines. Emmanuel Macron et Alassane Ouattara ont annoncé à Abidjan la disparition du Franc de la Communauté financière africaine. Il était né en 1945 sous le nom de Franc des colonies françaises d’Afrique. Un autre temps. (...)

Désavoué par une part grandissante des opinions du continent qui voyaient en lui une des dernières scories de la Françafrique, le coût politique de cette monnaie devenait trop lourd pour le chef de l’Etat français qui, depuis son arrivée à l’Elysée affiche la volonté de construire une nouvelle relation débarrassée des « vestiges » du passé avec les pays africains. (...)

. Le changement ne concernera dans un premier temps que les huit pays de l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (UEMOA) : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, à condition que ceux-ci respectent les critères de convergences. L’Afrique centrale restant pour l’heure tenue à l’écart.

Si ce changement de nom peut à certains égards sembler surtout symbolique, la transformation ne s’arrête pas là. Elle s’accompagne de deux réformes techniques importantes. D’abord, le compte d’opération à la Banque de France est supprimé, et par ailleurs les représentants français siégeant au sein des instances de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) vont être retirés.

« Le cordon ombilical est coupé. Cela va permettre de calmer les contestations et laisser les techniciens travailler plus sereinement » remarque l’économiste Kako Nubukpo, qui plaide depuis près de dix ans pour cette réforme. (...)

Selon les accords monétaires jusqu’ici en vigueur, les Etats de l’UEMOA avaient l’obligation de stocker au minimum 50 % de leurs réserves de change au Trésor français en contrepartie d’une garantie de convertibilité avec l’Euro. (...)

Cela dit, en dépit de la disparition programmée du CFA, certains de ses fondamentaux vont demeurer puisque l’Eco conservera, au moins dans un premier temps, une parité fixe avec l’Euro et sa garantie de convertibilité sera toujours assurée par la Banque de France. (...)