Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Respublica
La guerre sociale est bel et bien enclenchée
Chronique d’Evariste
Article mis en ligne le 14 janvier 2013
dernière modification le 8 janvier 2013

« La lutte des classes existe, et c’est la mienne, celle des riches, qui la mène et qui est en train de la gagner, » dit Warren Buffet, l’un des hommes les plus riches du monde. Dans les situations critiques, l’oligarchie dit ce qu’elle fait et fait ce qu’elle dit.

Alors que les organisations salariales et politiques n’assument pas la réalité de la lutte des classes, qui se manifeste aujourd’hui par une grande offensive contre les droits culturels, sociaux et politiques, offensive qui va nous conduire à des guerres sociales dans tous les pays. Devant l’impossibilité d’une troisième guerre mondiale (vu le niveau des armements actuels) pour résoudre la crise globale que nous traversons, l’oligarchie engage des guerres sociales dans chaque pays. C’est pourquoi nous devons étudier « les mécanismes par lesquels la violence sociale s’exerce, et ne cesse de s’exercer et de recommencer à s’exercer », afin de se donner les moyens de réinventer une gauche digne de ce nom à l’échelle française, européenne et internationale.

Pour combattre en fonction de ses intérêts la crise du capitalisme, l’oligarchie a organisé la fuite en avant dans la financiarisation de l’économie. Cela a produit la crise financière. Pour combattre, en fonction de ses intérêts, la crise financière, elle a sauvé les banques par un apport massif d’argent public (voir la brève sur les aides d’État aux banques dans le dernier numéro de Respublica ). Cela a produit la crise de la dette publique. Pour combattre la crise de la dette publique, elle a engagé les politiques d’austérité.

Nos gouvernants gèrent la crise du capitalisme dans leur propre intérêt (...)

Il faut changer de focale (...)

À aucun moment, l’objectif de l’oligarchie n’est de réduire le chômage et de répondre aux besoins des travailleurs, elle travaille à la reproduction du système, parce que cela la sert, et elle seule. (...)

L’oligarchie utilise les inégalités sociales, les différences de statut et les disparités des travailleurs au sein de l’Union européenne pour essayer de les monter les uns contre les autres. (...)

La gauche hollandaise n’a plus de pensée globale d’avenir

De toutes les gauches au pouvoir, elle est parmi celles qui font le moins rêver. Pire, l’idée que c’est la pensée du Medef qui donne le « la » de son action n’apparaît plus comme une élucubration de l’extrême gauche. Un bruissement du Medef et, au nom du concept flou de “compétitivité”, plusieurs dizaines de milliards sont votés pour les entreprises. La réforme fiscale, parlons-en ! Le néolibéralisme a abaissé le taux marginal de l’impôt de 65 % à 41 % et la gauche hollandaise revient à 45 % seulement, on croit faire un mauvais rêve ! (...)

Pour conduire sa politique, cette gauche hollandaise s’appuie sur des “experts” proche du Medef et sur une bureaucratie néolibérale omnipotente. (...)

une “gauche de gauche” doit, d’après nous, globaliser tous les combats mais sans que l’un surplombe tous les autres. Car, a contrario, on sait ce que deviennent les sociétés où on néglige la nécessité des ruptures et exigences féministes, démocratiques ou écologiques. C’est pourquoi nous appelons de nos vœux une analyse concrète de la situation concrète, dialectique dans sa globalité et dans sa diachronie. Pour construire son projet alternatif, la “gauche de gauche” doit s’appuyer sur des principes constitutifs d’un modèle culturel, politique et social, en explicitant les ruptures nécessaires (démocratique, laïque, sociale et écologique) et ses exigences indispensables (politique d’industrialisation, exigence féministe radicale, géopolitique nouvelle, etc.) au travers d’une stratégie explicite liée aux intérêts explicites des couches populaires (ouvriers et employés) et des couches moyennes intermédiaires. (...)

Où sont les lieux de l’expérimentation du futur ? Ici dans telle activité syndicale, là dans telle assemblée citoyenne du Front de gauche, ou encore dans telle ou telle activité d’éducation populaire ou dans telle collectifs de lutte, etc. Mais il manque encore la mutualisation forte de ces expériences remarquables… (...)