
Pendant des années, Claude Guéant a profité de très confortables salaires et dépensé des montagnes de cash,détourné des caisses de l’État et d’origine inconnue.Tout en criant misère à la barre du tribunal.
Info @Mediapart : son sursis vient d'être révoqué👇https://t.co/pXWVePqi18— Antton Rouget (@AnttonRouget) December 2, 2021
La justice révoque le sursis de Claude Guéant, le procès des sondages de l’Élysée rouvert
La justice vient de révoquer en partie le sursis et la liberté conditionnelle dont l’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy avait bénéficié après sa condamnation dans le scandale des « primes » du ministère de l’intérieur. Cette décision provoque la réouverture du procès des sondages de l’Élysée : le tribunal estime que Claude Guéant n’a peut-être pas tout dit lors des audiences sur sa situation personnelle.
Il fut l’un des hommes les plus puissants de France. Respecté voire admiré par certains, craint des autres. D’abord homme lige de Charles Pasqua, il a ensuite été le « cardinal » – son surnom – de Nicolas Sarkozy, que ce soit place Beauvau ou à l’Élysée.
Ancien préfet, directeur général de la police nationale, directeur de cabinet, secrétaire général de la présidence de la République, ministre de l’intérieur, Claude Guéant, 75 ans, a désormais tout perdu ou presque de sa puissance, de son sentiment d’impunité et de ses protections passées, au point de voir se rapprocher de plus en plus l’ombre de la prison – ou du bracelet électronique. (...)
Selon des informations de Mediapart, la justice a récemment révoqué en partie le sursis et la liberté conditionnelle dont il avait bénéficié après sa condamnation (en 2015, puis en appel en 2017) dans le scandale des « primes en liquide », une affaire de détournements de fonds publics au ministère de l’intérieur. La combine lui avait permis, lorsqu’il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, de s’enrichir personnellement de 105 000 euros en cash (non déclarés), en ponctionnant chaque mois 5 000 euros d’argent liquide dans l’enveloppe dévolue aux frais d’enquête des policiers. La condamnation de Claude Guéant dans cette affaire est définitive depuis 2019, après le rejet de son pourvoi.
La double décision de révocation partielle de son sursis et de sa liberté conditionnelle a été prise en août dernier par le juge d’application des peines (JAP) chargé de suivre le condamné Claude Guéant. Ces deux décisions viennent d’être discrètement confirmées le 9 novembre par la cour d’appel de Paris, comme l’a déjà évoqué l’Agence France Presse (AFP). Le sursis probatoire dont bénéficiait Claude Guéant est révoqué à hauteur de trois mois, et sa liberté conditionnelle à hauteur de six mois, a appris Mediapart. Les modalités de mise en œuvre de ces révocations (prison ? bracelet électronique ?) ne sont pas encore connues.
Mais cette décision et les raisons qui y ont présidé ont déjà une autre conséquence en cascade : la réouverture, ce vendredi 3 décembre, pour un après-midi, du procès des sondages de l’Élysée, une autre affaire de détournements de fonds publics dans laquelle Claude Guéant est mis en cause, cette fois en tant qu’ancien secrétaire général de la présidence de la République. Dans cette affaire-là, le parquet national financier (PNF) a requis six mois de prison ferme à l’égard de Claude Guéant. (...)