
Pour assurer une présence efficace des livres dans les prisons, les coordinateurs culturels exercent un rôle crucial. Leur fonction, essentielle dans les échanges, permet de maintenir une cohésion entre les services. En Bretagne, la plupart sont membres de la ligue de l’enseignement.
(...) « Ces fonctions de bibliothécaires spécialisés sont indispensables. Et ils ne peuvent pas être seulement gérés par la Ministère de la Justice. » Grâce à la signature d’une convention entre la Ville de Rennes et la Bibliothèque d’Ille-et-Vilaine, ils ont pu se concrétiser.
« À la prison de Saint-Malo, par exemple, la bibliothèque était prise en charge par des bénévoles du Secours catholique, qui faisaient ce qu’ils pouvaient. Alors qu’à la prison des femmes de Rennes, la volonté d’une directrice très motivée a permis la construction d’une médiathèque dès 2000. Un super outil, qui a donné lieu à un chantier-école, encadré par les Compagnons du devoir. À Nantes, nous avions une chargée de mission livre et lecture pour tout le Grand-Ouest. (...)
Mais une seule personne pour la coordination, entre la prison de femmes et Jacques Cartier, c’était insuffisant. À la fin 2007, le Ministère de la Justice a lancé un appel d’offres qui a été remporté par la Ligue de l’enseignement qui avait déjà une grande expérience dans ce domaine, et deux postes ont été créés, englobant aussi Saint-Malo. »
Un véritable service de lecture publique a pu ainsi être mis en place en milieu carcéral, avec une diversité et un renouvellement de l’offre, ainsi que des animations récurrentes, autour de Lire en fête, du Printemps des poètes, d’Étonnants Voyageurs et de Quai des bulles pour Saint-Malo.
Pour Catherine Gloaguen, ce temps de médiation est indispensable, notamment avec cette complémentarité entre bibliothécaires et compagnies de théâtre qui mettent en scène le livre et la lecture et dynamisent ainsi les initiatives. (...)
Lire en prison : reconnaître un “droit à la lecture” pour chaque personne détenue
« Bien sûr, tout n’est pas simple. Par exemple, quand on voit disparaître les DVD, et que chaque DVD coûte 80 euros, il devient impossible de proposer des DVD. Mais quand même, l’administration pénitentiaire avait cinquante ans de retard et elle est en train de les rattraper. Et pour les bibliothèques, le fait de prendre en compte les publics empêchés est devenu normal. Je trouve aussi que ces services sont de plus en plus reconnus par les personnels des établissements pénitentiaires. » (...)