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Dans la prison californienne de San Quentin, un festival de cinéma derrière les barreaux
#Californie #cinema #prisons #FestivalSanQuentin
Article mis en ligne le 27 octobre 2025

Organisé dans une prison tristement célèbre, abritant certains des criminels les plus violents des Etats-Unis, le festival de cinéma de San Quentin n’a rien d’un événement californien ordinaire.

Les interviews sur le tapis rouge se déroulent à quelques mètres d’une salle d’exécution où des centaines de condamnés ont été mis à mort.

Des meurtriers condamnés prennent place aux côtés de célèbres acteurs et de journalistes pour assister aux projections de films réalisés par leurs codétenus.

Parmi ceux-ci se trouve Ryan Pagan, qui purge une peine de 77 ans pour assassinat.

"J’ai toujours voulu être acteur. Mais, malheureusement, ce n’est pas la vie que j’ai eue", confie cet homme, des tatouages sur le haut des bras.

Son film "The Maple Leaf", réalisé derrière les barreaux, est en lice pour le prix du meilleur court métrage.

Ryan Pagan, aujourd’hui âgé de 37 ans, était encore adolescent lorsqu’il a commis son crime.

Il espère que ses nouveaux talents de réalisateur lui offriront un jour une "passerelle vers Hollywood et l’emploi".

Bien qu’il n’ait pas été récompensé, son film — qui raconte l’histoire d’un groupe d’entraide où des détenus affrontent leur culpabilité et leur honte — a été salué par le jury, notamment composé de la réalisatrice Celine Song ("Past Lives – Nos vies d’avant") et l’acteur Jesse Williams ("Grey’s Anatomy").

(...) Plus vieille prison de Californie, San Quentin a été pendant des décennies un établissement de haute sécurité abritant le plus grand couloir de la mort du pays.

Elle a été rendue célèbre dans le monde entier par un concert de Johnny Cash en 1969.

La prison est depuis devenue un symbole de la réforme pénale en Californie, qui observe un moratoire des exécutions sur décision du gouverneur.

Aucune exécution n’y a plus lieu, et les programmes de réinsertion qui y sont proposées incluent notamment des ateliers de production d’un journal, de podcasts et de films.

Ces projets permettent aux détenus d’acquérir des compétences professionnelles, sachant que 90% d’entre eux seront libérés un jour.

Lancé l’an dernier, le festival leur offre l’opportunité de rencontrer des cinéastes venus de l’extérieur.

Sa fondatrice, la dramaturge et scénariste Cori Thomas, est intervenue bénévolement dans la prison pendant des années, et souhaitait montrer à ses pairs d’Hollywood le "travail exceptionnel" réalisé à San Quentin.

"Le seul moyen était qu’ils viennent ici pour le voir", a-t-elle réalisé.

Après deux éditions couronnées de succès, le festival sera élargi à une prison pour femmes en 2026. (...)