
(...) Cette chronologie permet de rendre compte de l’accumulation de ces attaques, témoignant d’un souverain mépris pour le journalisme et pour son indépendance, d’une intolérance à la critique et d’une volonté obsessionnelle de contrôle de la production médiatique. Et de rappeler d’où viennent les menaces les plus pressantes et systématiques vis-à-vis de la liberté d’informer…
Avril 2019 : Nouvelles violences policières contre les journalistes lors de l’acte 23 des gilets jaunes, samedi 20 avril. Avec une dramatique montée en puissance de la répression : « À Toulouse, plusieurs journalistes ciblés par la police, blessés, et dont le matériel fut saisi. Une équipe télé délibérément visée par un canon à eau. À Paris, coups de pieds, insultes, entraves à la captation vidéo. Plusieurs journalistes attestent de blessures, visés par des tirs de LBD40, des tirs de gaz lacrymogènes, touchés par des grenades de désencerclement. Deux journalistes indépendants, couvrant les mouvements sociaux depuis des années, interpellés », écrivions-nous dans un communiqué publié suite à cette malheureuse journée pour la liberté de la presse.
En réponse à l’arrestation du journaliste Gaspard Glanz, ce samedi 20 avril 2019, et à son interdiction d’être présent à Paris durant 6 mois, ce qui l’empêche de fait de réaliser son travail de journaliste, Christophe Castaner a déclaré sur France Info : « Ce n’est pas parce qu’on met une go-pro sur un casque et qu’on se revendique journaliste qu’on a une impunité. » Lundi 29 avril, le tribunal correctionnel de Paris a finalement levé le contrôle judiciaire du journaliste, reconnaissant « l’irrégularité de l’ordonnance [...] en raison de l’absence de motivations » indique Libération, relayant l’AFP.
Avril 2019 : Le ministère des Armées a porté plainte contre deux journalistes du site Disclose. Leur tort ? Avoir révélé dans une enquête que des armes françaises étaient bien utilisées au Yémen, contrairement à ce qu’affirmait le gouvernement. (...)
Avril 2019 : Le parquet du Mans a ouvert une enquête pour « vol en réunion » suite à l’action de quelques militants d’Alternatiba dans l’Hôtel de ville de Rouillon (Sarthe), au cours de laquelle ils ont décroché un portrait d’Emmanuel Macron. Deux journalistes locaux, l’un travaillant pour le Maine-Libre et l’autre comme correspondant de Ouest-France, ont couvert l’événement. Ils ont de ce fait été convoqués par la gendarmerie (...)
Reporterre annonce que « les convocations de Bruno Mortier et Gaëtan Cruchet ont été requalifiées afin qu’ils ne soient plus entendus comme "soupçonnés", mais comme "témoins". » Et Hervé Kempf de poursuivre :
Si on laissait les autorités poursuivre les journalistes couvrant des actions militantes éventuellement délictueuses au motif qu’ils en seraient non les témoins, mais des acteurs, il ne serait simplement plus possible d’informer sur les luttes écologiques et sociales. (...)"
Avril 2019 : À peine six mois après l’adoption de loi liberticide dite « relative à la lutte contre la manipulation de l’information » (ou loi anti fake-news), l’entourage proche de Macron s’illustre dans la falsification de l’information. (...)
l’ex-conseiller spécial d’Emmanuel Macron, Ismaël Emelien « a admis devant les enquêteurs de l’Inspection générale de la police nationale, le 16 janvier, avoir diffusé de fausses nouvelles sur des comptes Twitter anonymes. » Afin de garnir la défense de Benalla (prétendant que les manifestants qu’il a tabassés le 1er mai étaient des « casseurs » (...)