
Il y a deux choses que Girma Getachew, 25 ans, n’aime pas à propos de son travail dans une tannerie de cuir chinoise, située aux abords de la ville de Sululta. La première, c’est son salaire qu’il considère insuffisant ; et la deuxième, c’est l’odeur nauséabonde qui y règne. « Travailler là n’est pas une partie de plaisir », dit-il. « L’odeur est insupportable et l’air malsain ».
L’usine Addis Pittards emploie quelque 700 travailleurs dans la fabrication d’articles de cuir. Bien que cette entreprise rémunère un peu mieux que la moyenne, une employée confie que son salaire de base est d’à peine 27,50 USD par mois. (...)
Les entreprises étrangères sont importantes pour l’Éthiopie ; les responsables espèrent transformer la Corne de l’Afrique en une plaque tournante pour le secteur manufacturier.
Dans un pays de plus de 90 millions d’habitants, où plus de 80% de la population travaille dans l’agriculture, le gouvernement reconnaît que la seule voie possible vers une croissance pérenne est que les Éthiopiens passent à des emplois à productivité plus élevée, à même d’attirer les investisseurs étrangers et d’apporter une valeur ajoutée à ce qui est aujourd’hui un marché d’exportation de matières premières.
Mais protéger les droits des travailleurs est difficile lorsqu’on se trouve face à des entreprises étrangères bien décidées à tirer le meilleur parti d’une main-d’œuvre à bas coût, affirme Berhanu Deriba Birru, secrétaire général de la Confederation of Ethiopian Trade Unions, une organisation qui chapeaute 819 syndicats qui représentent près d’un demi-million de travailleurs.
« Les entreprises étrangères nous donnent beaucoup de fil à retordre », dit-il. (...)