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l’Humanité
La majorité signe un chèque en blanc aux pollueurs !
Et après eux, le déluge ?
Article mis en ligne le 13 juillet 2020

L’Assemblée nationale a adopté le troisième budget rectificatif, le 9 juillet. Près de 15 milliards d’euros vont être déversés sur l’aviation, 8 sur l’automobile. Mais sans aucunes contreparties, toutes rejetées par la majorité. (...)

L’opération verte de l’exécutif est en train d’exploser en vol… Tout avait pourtant si bien commencé. Le 29 juin, dans les jardins de l’Élysée, devant les 150 citoyens tirés au sort de convention citoyenne pour le climat, Emmanuel Macron assurait que « le temps est venu de faire ». Enfin ! Une semaine plus tard, au lendemain de la « vague verte » des municipales, son tout nouveau premier ministre, Jean Castex, proclamait que « l’écologie n’est pas une option ». À l’Assemblée nationale, le 9 juillet, elle en est brusquement redevenue une… Ce jour-là, les députés ont adopté le 3e projet de loi de finances rectificatif, un budget de crise alors que le gouvernement table sur une récession historique de 11 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020 et s’attend à « 800 000 suppressions d’emplois au minimum » d’ici la fin de l’année.

45 milliards d’euros au total, sans condition… jackpot !

Dans le détail, le texte examiné depuis le 25 juin, prévoit 18 milliards d’euros pour le tourisme, 15 milliards pour l’aéronautique et 8 milliards pour le plan automobile. Les sommes en jeu sont colossales. 45 milliards

(...)

La vieille du vote pourtant, le rapport annuel du Haut Conseil pour le climat sur la stratégie nationale bas carbone taclait encore le gouvernement sur sa politique climatique. La France ne va pas assez vite en matière de réduction des gaz à effet de serre. La climatologue Corinne Le Quéré, présidente du HCC, prévenait : « Il ne faut pas « d’un côté des annonces, et de l’autre, des mesures qui ne vont pas dans le sens de la transition ». (...)

Dès le début de l’examen du projet de loi, les députés LaREM n’ont cessé de jouer le climat contre l’emploi. (...)

À la place un amendement fantoche signée par 300 députés LaREM. Il affiche vouloir « des engagements écologiques forts des grandes entreprises » - mais s’en remet surtout à leur bon vouloir. Limité aux entreprises de plus de 500 millions d’euros de chiffres d’affaires, il n’intègre aucune nouvelle contrainte, ni sanctions. Les firmes fixeront elles-mêmes leur trajectoire de baisse des GES. Le texte inscrit bien une sanction de 375 000 euros, mais absolument pas dissuasive. « cela revient à une pénalité de… 0, 075 %, au mieux, de leur chiffre d’affaires », a calculé Greenpeace.

Pour les ONG environnementales, c’est tout simplement « un chèque en blanc aux pollueurs ». « Le refus obstiné d’inscrire dans la loi toute mesure contraignante pour fixer une trajectoire de réduction d’émissions de gaz à effet de serre aux grandes entreprises polluantes, démontre que la boussole d’Emmanuel Macron continue d’indiquer fermement le monde d’avant. (...)