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La menace du gaz de schiste plane sur la Tunisie
Article mis en ligne le 10 octobre 2014

Le gouvernement tunisien veut exploiter les réserves de gaz de schiste du pays, malgré un flou juridique autour des permis. Les associations dénoncent un passage en force et rappellent qu’au vu des ressources en eau très fragiles de la Tunisie, le gaz de schiste reviendrait à "boire l’eau des générations futures".

« Nous allons explorer cette ressource qui est déjà exploitée par plusieurs pays », a déclaré le mois dernier le premier ministre tunisien Mehdi Jomaa à propos du gaz de schiste.

Selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie le sous-sol tunisien en contiendrait 18 000 milliards de pieds cubes, c’est six fois plus que les réserves en gaz naturel du pays. Une manne sur laquelle lorgnent les compagnies pétrolières déjà présentes en Tunisie. (...)

“Les compagnies pétrolières sont plus fortes que l’Etat”

Un flou juridique qui n’aurait pas dissuadé les compagnies pétrolières. De nombreuses fuites dans les médias, ainsi que des documents de communication des entreprises laissent entendre que les compagnies ont déjà procédé à l’exploration de la ressource (une phase de recherche qui implique forcément la fracturation hydraulique).

La franco-britannique Perenco se vantait ainsi sur son site internet d’avoir procédé avec succès à une fracturation hydraulique dans un de ses puits au sud du pays (les sites d’El Franig) en 2010. Une information que l’on retrouve dans un rapport de la Banque africaine de développement qui assure que le premier forage de gaz de schiste a eu lieu à cette date en Tunisie.

À ce jour, seule la société anglo-néerlandaise Shell a formellement demandé un permis au gouvernement. Selon des documents révélés par le site d’investigation Nawaat.org, elle prévoit le forage de plus de sept cents puits sur une période de quarante ans dans la région de Kairouan, au centre du pays.

Les dirigeants de l’époque auraient donné leur feu vert à la compagnie, d’après l’article de Nawaat. Une information que le gouvernement avait alors démentie et que Shell refuse aujourd’hui de commenter. Les autorités actuelles continuent de nier l’existence de l’exploration ou exploitation du gaz non-conventionnel sur le territoire tunisien mais elles peinent à expliquer les documents révélés par les médias. (...)