
Une technologie récente, appelée CRISPR-Cas9, facilite la modification des génomes. Appliquée aux embryons humains, elle permettrait de corriger des « défauts » génétiques. La communauté scientifique s’en émeut dans un article qui soulève des questions éthiques.
(...) Ce système inspiré des bactéries permet des modifications dans l’ADN de plantes et d’animaux et crée des animaux génétiquement modifiés de manière plus aisée qu’auparavant. Des scientifiques chinois ont aussi pu obtenir des singes avec des changements dans deux gènes. Prochaine étape : l’Homme ? (...)
Dans un article paru dans Science, un collectif de 18 chercheurs appelle à la prudence s’agissant de la modification de lignées germinales humaines ; ils demandent que l’utilisation de CRISPR-Cas9 pour la manipulation du génome humain fasse l’objet d’un débat.
Parmi ces 18 chercheurs se trouve David Baltimore, prix Nobel de Médecine : « Nous voulons avertir les gens que c’est désormais facile ». Si les essais cliniques sont bien encadrés aux États-Unis et en Europe, dans d’autres pays, où la réglementation est plus laxiste, des dérives seraient à craindre. Les scientifiques demandent donc qu’il y ait un moratoire sur les applications cliniques.
La manipulation des cellules germinales humaines, qui fournissent ovocytes et spermatozoïdes, permettrait des modifications génétiques transmissibles à la descendance. Au-delà de la question éthique de la manipulation du génome humain, la technique pourrait comporter des risques à cause de coupures indésirables dans le génome. Le risque d’erreurs et les conséquences sur l’individu sont inconnus.