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Greek crisis
La mort et la liberté
Article mis en ligne le 20 février 2014

La dite crise épuise nos énergies lesquelles ne sont pas forcement renouvelables. D’autres énergies seraient en train d’apparaître, ainsi, l’opiniâtreté se mêle par exemple au désespoir. Lundi 17 février, le ministre de la Santé (?) a procédé à la “mort subite comme prévu” des centres de consultation de la Sécurité Sociale, autrement-dit, tous seront fermés simultanément et leur personnel doit évacuer les lieux. Pour le ministre, répétons-le issu des rangs de l’extrême-droite, “il s’agit d’un redémarrage complet du système, lequel se fera dans environ un mois”.

(...) Du côté des médecins on l’aura autant compris, c’est une forme de privatisation du système par le démantèlement, en passant par la méthode d’abord expérimentée lors de l’arrêt brutal des émissions de la radiotélévision publique ERT en juin 2013 (...)

De la même manière, les ouvriers métallurgistes de l’aciérie d’Aspropyrgos près du Pirée, viennent d’apprendre que ils seront quasiment tous (95% du personnel) mis sous “le régime de la disponibilité”, euphémisme très à la mode en ce moment pour signifier en toute évidence, l’antichambre, voire le purgatoire du chômage. (...)

dimanche dernier 16 février, nous avons assisté à une messe à la mémoire de Costas, mon cousin qui s’est suicidé en janvier. “Personne ne veut nous comprendre, nous mourons... en plus, il y a tous ces nouveaux péages, j’ai dû encore payer aux escrocs et copains des politiciens pour me rendre jusqu’ici. Notre colère est immense, un jour... ces gens vont le payer très cher”, dit Yannis, ami de Costas et lui-même commerçant (également) en faillite après la messe à l’heure du café. (...)

Tel est le nouveau modèle approprié à la Grèce et toutes proportions gardées, à l’Irlande par exemple. Néo-paupérisation, ou l’art de vivre avec 550 euros par mois, en dépensant 200 euros pour se loger, 100 pour le chauffage et l’électricité, 30 euros de charges et autant pour l’eau, 40 euros pour le téléphone internet compris, 100 euros dédiés à la dite Sécurité Sociale et... 50 euros pour se nourrir, d’où cette récente concurrence... entre les partis politiques (entreprise au demeurant juteuse), quant à qui organisera le premier la meilleure soupe populaire. (...)

dans certains quartiers les habitants s’organisent en assemblées populaires pour peut-être inventer la manière par laquelle il sera possible de résister face aux saisies immobilières organisées par le régime bancocrate ayant comme but de déposséder les Grecs de leurs biens immobiliers pour ainsi les soumettre de manière plus... juste, au nouveau régime des Néo-paupérisés, sans doute sous le... haut patronage de la Banque Mondiale, pourquoi pas ? (...)

Sur un mur d’Athènes j’ai découvert cette vieille devise des insurgés Grecs du 19ème siècle : “La Liberté ou la Mort”, seulement, à moitié effacée et qui est paraît-il toujours la devise nationale de la Grèce.

Étrange pays déjà pénétré par le 21ème siècle contrairement à bien d’autres pays de la dite Union européenne, Grèce des morts subites, des partis politiques... offshore et des résistances de terrain. À Athènes pourtant c’est déjà le Printemps. Entre deux enterrements... on respire. (...)