
Le Sénat adopte la « particulière vulnérabilité résultant de la situation économique » comme 21ème critère de discrimination. ATD Quart-Monde salue un vote « historique ».
Le texte présenté par le sénateur Yannick Vaugrenard et les membres du groupe socialiste et républicains vise à inscrire dans le code pénal et dans le code du travail l’interdiction des discriminations fondées sur la « particulière vulnérabilité résultant de la situation économique », selon l’expression finalement adoptée. Le terme de « précarité sociale », retenu dans la version initiale du texte, avait été jugé trop subjective par la commission des Lois.
Quand le texte sera également adopté par les députés, la « vulnérabilité résultant de la situation économique » rejoindra les 20 autres critères de discrimination établis dans l’article 225-1 du Code pénal, comme le nom, l’âge, le handicap ou le sexe. Ou encore le « lieu de résidence », dernier critère en date, adopté par le parlement en janvier 2014.
L’objectif est de lutter contre la stigmatisation dont peuvent être victimes les personnes en situation de pauvreté. S’il est avant tout symbolique, ce texte de loi répond à une demande de longue date d’associations, et notamment d’ATD Quart-Monde. Qui salue un vote « historique ».
> Voir : La grande pauvreté, discriminante pour ATD Quart Monde
Selon les derniers chiffres de l’INSEE, 8,5 millions de personnes (13,9 % de la population) vivaient en 2012 en France avec moins de 987 euros par mois (soit le seuil de pauvreté fixé à 60% du revenu médian), et la moitié d’entre elles avec moins de 784 euros par mois. (...)
Yannick Vaugrenard n’a pas manqué non plus d’adresser une pique à peine voilée à Laurent Wauquiez et autres ténors de Les Républicains, en dénonçant les discours politiques contre « l’assistanat », qui participent de la stigmatisation des personnes en situation de précarité. Cela n’a pas empêché la droite, majoritaire au Sénat, de permettre l’adoption du texte en s’abstenant.
La précarité économique ou sociale de la victime avait déjà été inscrite en tant que circonstance aggravante dans la loi sur le harcèlement sexuel votée en 2012. (...)