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La presse de Bolloré soigne l’ami Gbagbo
Article mis en ligne le 18 janvier 2011

Avant la Tunisie, l’Algérie et le Niger, un autre pays du continent africain a focalisé l’attention médiatique ces dernières semaines : la Côte d’Ivoire. (...)

Une certaine unanimité médiatique s’est dégagée, en France, pour mettre en avant la victoire de Ouattara et les condamnations internationales de l’auto-proclamation de Gbagbo [1]. Cette unanimité n’est évidemment pas, en soi, un gage de vérité. Mais une voix discordante s’est fait entendre : la presse gratuite du groupe Bolloré (Direct Matin et Direct Soir, deux journaux dont les contenus sont à peu près identiques). Un examen de l’ensemble des numéros de Direct Matin du 22 novembre (soit le lundi précédant l’élection) au 11 janvier est, à cet égard, éloquent. (...)

De toute évidence, le quotidien gratuit refuse, contrairement aux autres organes de presse, de se faire l’écho des condamnations internationales contre Gbagbo. En faisant quasiment l’impasse sur ces condamnations et en traitant sur un pied d’égalité les deux principaux protagonistes de la crise ivoirienne, qui auraient chacun une légitimité équivalente, Direct Matin instaure, de fait, un « équilibre » de traitement… pour le moins déconcertant. (...)

« [Euro RSCG a soutenu Gbagbo] parce que Vincent Bolloré a des intérêts en Afrique, dans toute l’Afrique, c’est le plus gros investisseur français, je crois que c’est le plus gros investisseur européen en Afrique, et que de longue date il a toujours conseillé Gbagbo » [2]. Voilà qui a le mérite de l’honnêteté. Et même si Jacques Séguéla affirme dans la même interview que « dès les premiers incidents […], toute collaboration s’est instantanément stoppée », on imagine que le groupe Bolloré ne souhaite pas perdre sa mise et qu’il n’hésite donc pas à user de tous les moyens dont il dispose pour soigner l’image de l’ami Gbagbo ou, du moins, pour ne pas l’écorner. (...)

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