
Le salon international de l’industrie de l’armement Eurosatory a ouvert ses portes le 11 juin au nord de Paris. À côté des traditionnels canons et missiles, le salon devrait faire la part belle à la troisième grande rupture technologique dans le domaine militaire : après la poudre puis la bombe nucléaire, voici le temps des robots armés et de plus en plus autonomes. Cette « innovation » fait l’objet de vifs débat. Quel degré d’autonomie peut-on laisser à une machine pour identifier et attaquer une cible ? Faut-il d’ores et déjà interdire ces armes ? Des centaines de scientifiques et des ONG de défense des droits sonnent l’alerte.
Eurosatory, l’un des plus grands salons internationaux de l’armement, s’est ouvert ce 11 juin à Paris. C’est l’occasion d’y découvrir comment l’industrie militaire renouvelle à sa manière la biodiversité planétaire... Le concept d’une raie en titane et aluminium dotée de caméras de surveillance et bourrée d’explosifs est développé en Turquie. Un drone chauve-souris est conçu par des scientifiques nord-américains. Des essaims de nano-drones, pas plus grands que des insectes et capables d’évoluer en groupe et de façon autonomes, sont testés par l’armée états-unienne. Côté chinois, ce sont des bancs de robots similaires à des bancs de poissons qui sont lâchés en pleine mer.
« Chien robot », tank piloté à distance ou robot sentinelle autonome (...)
« Depuis les années 2000, il y a des recherches sur la miniaturisation, les processeurs, la Direction générale de l’armement travaille avec des start-ups. Nous nous dirigeons vers des systèmes de plus en plus autonomes », estime Tony Fortin, de l’Observatoire des armements. (...)
les armes autonomes pourraient tomber entre de mauvaises mains et permettre des meurtres massifs, visant par exemple des groupes ethniques spécifiques.
Cette crainte est illustrée de manière très réaliste par une vidéo choc présentée l’année dernière à la convention des Nations Unies sur les armes conventionnelles dans le cadre de la campagne contre les robots tueurs. Cette vidéo montrait des centaines de mini-drones armés et équipés de détecteurs à reconnaissance faciale lâchés en milieu urbain, avec pour mission d’abattre des élus dérangeants ou des étudiants trop remuants.