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La quinzaine de l’égalité consacre une tribune à l’esclavage moderne
Article mis en ligne le 21 novembre 2014

C’est dans le cadre de la première édition de la Quinzaine de l’égalité organisée par la mairie de Bordeaux du 12 au 27 novembre qu’a eu lieu ce mercredi un débat sur l’esclavage moderne. Organisé par le CRAN Aquitaine, il donnait l’occasion à plusieurs experts d’intervenir sur la question des flux migratoires et des multiples situations d’esclavage présentes à travers le monde. Petit florilège des déclarations les plus emblématiques.

Esclavage moderne : "Quand le manque de bien être et l’absence de Droits conduisent à l’immigration irrégulière et à l’atteinte de la dignité humaine". C’est ainsi qu’était présenté le débat qui avait lieu ce mercredi après-midi au Musée d’Aquitaine. Pour l’occasion, une trentaine de personnes étaient présentes pour écouter les déclarations des différents intervenants spécialistes du sujet et intervenir dans le débat qui a suivi, dans cette soirée spéciale organisée par le CRAN Aquitaine (Conseil représentatif des Associations noires). Marik Fetouh, adjoint au maire de Bordeaux responsable de l’égalité et de la citoyenneté, a notamment rappelé dans son introduction que l’esclavage, en principe aboli depuis longtemps, est encore une réalité économique, humaine et sociale". Une récente étude de l’ONG Walk Free d’octobre 2014 lui donne raison : il y aurait aujourd’hui environ 30 millions d’esclaves dans le monde, sous différentes formes telles que la prositution, le travail forcé, les enfants vendus, la servitude pour dette, ect. Un crime méconnu mais pourtant bien présent et multiforme, comme le rappelle cette étude du journal Libération.

"Un esclavage interdit, mais caché et violent" (...)

L’existence de l’esclavage a servi de prétexte humaniste à la constitution des empires coloniaux", assène le spécialiste. "Les européens sont venus "civiliser l’Afrique", alors qu’elle l’était déjà notamment via certains empires constitués comme celui du Mali. Mais les droits de l’homme n’étaient pas encore à la mode".

Mohammed Zerouali (professeur à la faculté de droit d’Oujda) a situé l’esclavage dans une réalité plus présente. "L’esclavage moderne est interdit, donc caché et violent. Il peut se traduire sous différentes formes pour l’esclave : confiscation des papiers d’identité, abus de vulnérabilité, séquestration et menace d’expulsion, rupture des liens familaux et isolement culturel", a-t-il notamment précisé. "Aujourd’hui, on nous dit que les migrants sont une menace transnationale, on les range parmi les traficants de drogues, les terrorristes. Les migrants font peur, quand on sait que dans la seule Libye, 600 000 subsahariens cherchent à passer les frontières de l’Europe. On nous dit que le travail irrégulier représente des pertes fiscales dans les pays développés, que les migrants seraient responsables de la criminalité transfrontalière. Mais ce serait une chimère de croire que les migrations vont s’arrêter. Les aides européennes sont insuffisantes et elles diminuent d’année en année. Une politique sécuritaire à 100% est contre productive, alors même que l’Union Européenne joue un rôle fondamental dans les relations internationales. (...)