
Au cours des trois dernières décennies, la Chine bénéficia de progrès économiques et sociaux, qui lui permirent de sortir plusieurs centaines de millions de personnes de la pauvreté. Mais si le pays a atteint l’autosuffisance alimentaire, nourrissant un cinquième de la population mondiale, les progrès en terme de production agricole ne garantissent pas forcément le droit à l’alimentation pour tous. Un fossé croissant se dessine ainsi entre les zones rurales et urbaines. Mais, aujourd’hui, même cette autosuffisance chèrement acquise est remise en question, la réduction continue des surfaces arables et la dégradation massive des sols menaçant le maintien des niveaux actuels de production agricole. (...)
Selon Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation, 37 % du territoire total de la Chine souffre actuellement de dégradation et la surface de terre disponible par habitant représente 40 % seulement de la moyenne mondiale. Face à cette diminution des terres arables, la Chine pourrait perdre sa capacité à assurer son autosuffisance en céréales. En outre, la restriction des terres cultivables alimente les expulsions de terres. (...)
Enfin, il faut également prendre en compte l’impact du changement climatique comme facteur aggravant de ce fragile équilibre alimentaire. En effet, en l’absence de mesure d’atténuation, celui-ci pourrait entraîner une baisse de la productivité agricole de 5 à 10 % d’ici à 2030. (...)