
L’actualité mais aussi l’histoire semblent dénoncer un état de violence hors du commun dans cette petite île de Méditerranée que d’aucuns voudraient parfois assimiler à ses sœurs et voisines italiennes (Sicile et Sardaigne). La question qui empoisonne la société corse, et au-delà ses rapports avec le monde qui l’entoure, est d’une gravité telle que l’on aurait pu s’attendre à ce qu’elle soit l’objet d’études fournies, sérieuses, s’éloignant des catalogues mortifères de criminels patentés et de leurs sinistres méfaits.
(...) L’auteur, à qui la question avait été posée de la présence d’une mafia en Corse, a voulu en avoir le cœur net et s’est plongé dans la masse de données chiffrées disponibles. Il a tenté de retrouver les lignes de force qui donnent du sens à ces chiffres qui, seuls, peuvent à un moment donné permettre d’envisager une analyse qui s’éloigne un tant soit peu des images d’Épinal — bandits, proxénètes, truands — et de leur revers : la dénégation des faits. (...)