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Lancé aujourd’hui, le coopek est la première monnaie « nationale d’intérêt local »
Article mis en ligne le 4 octobre 2016

Le coopek est une nouvelle monnaie complémentaire. Mais pas locale : c’est dans tout le pays qu’on pourra l’utiliser. Lancement ce mardi 4 octobre. Parmi ses innovations, la dématérialisation et la capacité d’emprunter.

Ce devait d’abord être une monnaie régionale, le mipys (pour Midi-Pyrénées). Puis l’occito, suite à la fusion des régions. Finalement ce sera… le coopek, et pour toute la France ! « L’échelon local ne suffit pas pour faire de l’investissement et financer des projets. Alors, on a décidé que le fonctionnement serait national, mais d’intérêt local », explique l’initiateur du projet, Gérard Poujade. Alors qu’une bonne trentaine de monnaies locales complémentaires (MLC) circulent déjà en France, que d’autres sont en préparation, ce changement d’échelle pourrait donner un sacré coup de fouet à l’économie alternative.

Maire de la commune du Séquestre (Tarn), ancien vice-président de la région Midi-Pyrénées et démissionnaire du PS en 2015, Gérard Poujade insiste : « Le coopek se veut la monnaie de la transition énergétique, alimentaire, bas carbone, et sociale. » (...)

Le coopek reprend à son compte les valeurs portées par les monnaies locales : placer l’humanité et ses besoins au centre du système économique, empêcher la spéculation, développer une économie locale non délocalisable et respectueuse de l’environnement. Le tout dans un cadre démocratique, puisque les coopeks seront émis par une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Chaque usager devra en être sociétaire, et pourra participer aux décisions lors des assemblées générales.
Des prêts à taux zéro

Ce beau programme, le coopek ambitionne de le réaliser à l’échelle du territoire national, et non plus d’un seul bassin local. Ainsi, de nombreux échanges monétaires qui échappaient aux MLC pourront se faire en coopeks : notamment l’achat de denrées alimentaires auprès de fournisseurs par les épiceries, ou de matériaux pour la construction de logements. « Pour installer des panneaux solaires, par exemple, il faut un bureau d’étude, un poseur, un fabricant d’électronique de puissance, un fabricant de panneaux, et un acheteur de l’énergie produite. Aujourd’hui, on a tous ces acteurs dans le réseau coopek », explique avec fierté Gérard Poujade. (...)

Deuxième nouveauté, et pas la moindre : le coopek permettra aux associations et entreprises de faire des emprunts. En coopeks bien entendu. (...)

Aujourd’hui, 14 secteurs (surtout en Occitanie) sont opérationnels.

Pour arriver à couvrir tout le territoire, le directeur du coopek et son équipe estiment qu’il ne faudra pas moins de trois ans. « Les gens qui vont adhérer tout de suite vont nous servir à monter le réseau : regardons ensemble qui a envie d’en faire partie parmi les entreprises, artisans, et autres. Il faut une progression robuste du coopek, de telle sorte que les gens apprennent à s’en servir, y voient un intérêt, se l’approprient et soient porteurs du projet. »

« Faire passer à l’étape électronique » les monnaies locales complémentaires (...)

Si l’inquiétude n’a pas complètement disparu, il y a « une carte à jouer », estime Derudder, selon qui « le désir de coopération » est pour l’instant le plus fort. Le coopek bénéficie du soutien de la région Occitanie, de la société Biocoop, de coopératives d’activité et d’emploi (CAE) et de nombreuses PME de l’économie sociale et solidaire. Alliée aux réseaux militants locaux des MLC, cette nouvelle monnaie complémentaire pourrait un jour devenir incontournable.