
Le premier syndicat des professeurs de lycées professionnels a tenu à adresser une lettre ouverte au nouveau ministre de l’Education nationale, Benoît Hamon. Jamais reçu par le précédent ministre, le Syndicat national de l’enseignement technique-Action autonome (SNETAA) espère que ses positions vont enfin être entendues.
« Le SNETAA a été le porteur de la très grande déception des personnels mais aussi des jeunes. Plutôt que de consolider l’Enseignement Professionnel Public, Initial et Laïque, il a été fragilisé par la régionalisation de la Carte des Formations, la volonté de développer l’apprentissage au niveau V et IV alors même que cette politique est en échec depuis Jacques Chaban-Delmas et tous les ministres qui n’ont pas voulu voir que, d’une part nos jeunes voulaient « plus d’école et mieux d’école », d’autres parts les entreprises - en particulier dans un contexte économique difficile - ne peuvent et ne veulent pas être remédiatrices de l’Ecole. Les lycéens professionnels représentent 30% des bacheliers et toutes les analyses dépassées qui oublient plus ou moins volontairement cette évidence, se dirigent vers l’échec. Les Personnels qui ont vu leur salaire encore bloqué, la pression toujours plus forte sur le terrain dans les établissements scolaires par un management cassant, une DGRH toujours sourde aux revendications des enseignants quant à leur gestion de carrière (les mutations en étant une preuve amère), une pédagogie floutée par une désorganisation réelle et une astreinte à faire toujours plus dans un sens totalement inefficace, cela a été le choix d’une politique au service de dogmes qui, sous couvert de « progressisme », s’appuient sur une pensée unique qui dévaste le rôle même de la mission de l’école : former des citoyens libres, des travailleurs à un métier, assurer l’ascenseur social en panne depuis maintenant plus de 20 ans. Ce à quoi PISA nous révèle amèrement. De cette politique, les personnels ont exprimé leur déception : « ils sont très déçus et très amers ». (...)