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Faire Commune
Le Collectif Faire commune est né !
Compte-rendu de la rencontre au Lieu-Dit 1er décembre 2019
Article mis en ligne le 3 janvier 2020

Il s’agit de doublement « faire commune » : d’abord par la mise en commun, joyeusement non sectaire, les coopérations et les convergences ; ensuite par la réflexion théorique et pratique sur le communalisme. Nous l’appelons pour l’instant « collectif » mais une idée est d’en faire une véritable coopérative.

Ce compte-rendu se fonde principalement sur des lieux et expériences menées en région parisienne mais le Collectif ne souhaite pas y limiter ses bornes géographiques : il entend apprendre de ce qui se fait ailleurs (en France comme dans de nombreux autres pays où des pratiques communalistes sont d’ores et déjà vivantes).

Le communalisme est pratique démocratique d’auto-organisation fondée sur la pratique d’assemblées populaires. Il revendique le droit à une vie digne, au respect, à décider, qui sont au cœur du communalisme. Il s’inscrit aussi dans un rapport de forces, un antagonisme avec l’État néolibéral et policier. Il a pour fondement le refus de se laisser déposséder de la chose commune, de se refamiliariser avec la légitimité à décider. D’où l’importance de la formation collective et de l’auto-formation.

La pratique communaliste part de plusieurs constats : nous sommes désaissi-es de ce qu’on appelle « habiter » et de notre capacité d’agir. Mais nous ne voulons plus nous laisser gouverner par les seules séquences électives et faussement démocratique. Il s’agit de déterminer ensemble comment vivre et comment vivre autrement, pour une vie bonne et juste.

Le communalisme ne se décrète pas. Il s’auto-institue, quand des gens s’organisent, ici et là. Le collectif peut faciliter, parmi d’autres, des germinations. Par ailleurs ce n’est pas un « citoyennisme » : pour être « citoyenne » ou « citoyen », il faut souvent être reconnu dans un état civil ; ici peu nous importent les papiers : « d’ailleurs, nous sommes d’ici ». Il ne s’agit pas non plus de se limiter à une petite échelle. Le communalisme pense la démocratie à toutes les échelles car nos vies sont à toutes les échelles. Si la commune est un atome de base, le communalisme n’enferme pas la Commune dans la commune. (...)

La violence est là, structurelle, implacable, sociale et politique. Elle s’exerce d’abord contre les personnes en migration. En Ile-de-France, elle s’abat avec le Grand Paris, monstre tentaculaire, véritable tunnelier (l’espace est grignoté, sans cesse). Les Jeux Olympiques en particulier vont avoir un impact considérable sur la vie quotidienne. Il y a aussi l’imposition de technologies destructrices, une dictature industrielle et technologique rampante (cf. les compteurs Linky). La violence se manifeste encore avec les processus de gentrification. C’est un capitalisme d’expulsion. Une immense mutation urbaine est en train de s’imposer, à laquelle il faut absolument résister. Le Collectif peut contribuer à la documenter de manière critique. Pour y opposer un tout autre « Grand Paris », solidaire – et interpeller les candidat-es sur ces enjeux. (...)

Le Collectif peut tout à la fois faire connaître des résistances, y prendre part bien sûr et dans la mesure du possible contribuer à les fédérer. (...)

Outre cette participation aux luttes et résistances existantes, le Collectif pourra lui-même être à l’origine d’actions et de luttes :

• un partage des savoirs pour contribuer à une nécessaire éducation populaire ; en s’appuyant sur certaines formes et boîtes à outils (cf. pédagogie Freinet), autant de manières de faire connaître la culture du commun

• la mise en place d’une plateforme de mise à disposition des savoirs (type Open Source Politics), contribuant à détourner certains outils technologiques au profit de partages et de solidarités

• la contribution à des actions de solidarité (opérations transports gratuits, participation à des réquisitions opérations logements vacants)= là aussi, interpeller les listes existantes pour mener ces actions ensemble

• la réflexion pratique sur une monnaie locale telle qu’elle fonctionne dans une quarantaine de communes du Grand Paris

• la recherche de lieux où puissent se réaliser ces rencontres (quelques idées : la rôtisserie Ste Marthe, Cantine des Pyrénées, le CIP20 rue de Tourtille, le labo à Pantin, DSX Romainville, la commune libre d’Aligre, le Relais, le cinéma La Clef…) (...)

Nous participerons en janvier à l’assemblée des communes libres à Commercy, et nous savons d’ores et déjà que nous apprendrons beaucoup de ces partages.