
La manière dont les djihadistes du prétendu « Etat islamique au Levant » ont sadiquement décapité un journaliste occidental ne peut que soulever le dégoût, l’horreur et la condamnation sans appel de tout progressiste qui se respecte. Toute tentative de présenter de tels tortionnaires comme des « forces anti-impérialistes » prostituerait la noble référence à l’engagement anti-impérialiste.
En même temps, les roulements de tambour répugnants d’hypocrisie d’Obama et de la social-démocratie européenne, Fabius en tête, appellent une ferme opposition des vrais amis de l’humanité.
Car depuis des décennies, la « communauté internationale » – lisez : Washington et ses principaux vassaux – n’a cessé de soutenir, d’armer et de financer, « gauche » social-impérialiste incluse, les pires monstres politico-militaires qui soient. (...)
chaque occasion, les Frankenstein occidentaux misent sur le chaos, sur la décomposition des Etats-nations constitués, et ils lâchent dans la nature les pires monstres politiques avec la devise secrète suivante : plutôt n’importe quelle Bête immonde sortie de l’enfer plutôt que les communistes, que les Etats socialistes (voir le soutien accordé par Washington aux mafieux de Miami contre Cuba), que des Etats non socialistes mais un tant soit peu indépendants du FMI et de l’OMC !
En réalité, derrière le « libéralisme », le « modernisme », les « ingérences humanitaires » revendiqués par l’Empire euro-atlantique, se dissimule le pouvoir de plus en plus fascisant, exterminateur et inhumain d’une nouvelle barbarie planétaire : celle des monopoles capitalistes, dont il serait suicidaire, de la part des « gauches » occidentales, d’attendre le moindre secours contre les créatures hideuses que ledit Empire lâche périodiquement dans les zones de conflit ouvert. (...)
compter sur l’Empire pour « réguler » l’ordre qu’il a lui-même troublé, c’est demander à Frankenstein de « tenir en laisse » les créatures monstrueuses qu’il produit lui-même en série, pour diviser les peuples et les soumettre à la loi la plus déshumanisante qui soit aujourd’hui : celle du profit maximal du capital financier. Si de nouveau la coalition washingtonienne se déchaînait au Proche-Orient, ce ne serait évidemment pas pour régler leur compte aux intégristes et aux pétro-monarchies qui les arment, mais seulement pour abattre la Syrie indépendante, parachever l’expulsion des Palestiniens, accentuer l’encerclement géopolitique de la Russie et des BRICS, préparer objectivement – et de plus en plus, subjectivement – les conditions d’une troisième guerre mondiale de repartage impérialiste du monde. (...)