
Ce week-end a été marqué par une double tragédie : la première est celle de l’attentat de Londres. La seconde, ce sont les répercussions à Turin, où un mouvement de foule paniquée a fait 1500 blessés. Craignant un attentat quand un pétard a explosé, les spectateurs du match ont vécu un véritable enfer.
Depuis Londres, différents États – l’Égypte, les Émirats arabes unis et Bahreïn – ont décidé de sanctionner le Qatar, accusé d’être « un soutien au terrorisme ». L’Arabie saoudite et ses alliés ont choisi de rompre leurs relations diplomatiques avec le pays, partant de cette accusation de complaisance. Dans le même temps, plusieurs compagnies aériennes ont également annoncé qu’elles supprimaient leurs vols.
Depuis Doha, la capitale « entreprendra les mesures nécessaires pour mettre en échec les tentatives d’affecter sa population et son économie », assure-t-on. (...)
Les organisateurs de la Journée du Manuscrit Francophone, événement littéraire international, se tournent de leur côté vers l’Organisation internationale de la Francophonie. En effet, depuis fin 2012, le Qatar compte parmi les membres associés de l’OIF – sans avoir respecté la règle qui impose de passer par le statut d’observateur.
Exclure le Qatar de l’OIF
Dans un communiqué, la JDMF s’explique : « Un membre de notre Comité de Sélection passait à cet endroit 30 minutes avant l’attaque. Nous sommes tous concernés et, au-delà de la révolte et de la peine que nous ressentons à chaque fois, nous sommes désemparés et ne savons pas comment nous mobiliser. »
Alors que des États du Golfe tiennent donc le Qatar pour responsable dans leur soutien à Al Quaïda, aux frères musulmans et l’État Islamique, qui a revendiqué l’attentat de Londres, « condamnations et hommages sont nécessaires, mais pas suffisants ». La JDMF estime qu’il « est temps de tarir toutes les ressources du terrorisme si nous voulons réellement l’éradiquer ».
Ainsi, elle lance un appel pour que « le Qatar soit exclu de l’Organisation internationale de la Francophonie dont il est membre associé ». Et de préciser que l’événement continuera de publier tous les auteurs francophones et de promouvoir l’écriture et la lecture « car seul le développement de la culture peut protéger les esprits d’idéologies mortifères ». (...)
L’écrivaine d’origine camerounaise Calixthe Beyala avait posé la question : " Ils financent nos banlieues et j’ai pensé que c’était une très mauvaise chose ; que, malgré nos difficultés financières, je me passerais volontiers de leur argent, car, par cet acte, ils achètent nos enfants, leur conscience, leur liberté de pensée. On m’annonce dans les médias qu’ils achètent nos hôtels classieux, nos immeubles. Ils achètent en gros et en détail... le patrimoine français, mon patrimoine.
Et, à chaque fois, mon cœur se vrille. Je me sens dépouillée. Dénudée. Rasée. Je suis désespérée malgré les explications qu’on nous donne (...) "