
Dans son édition du 21 août 2014, le quotidien régional Le Républicain Lorrain, qui est en situation de monopole de l’information locale dans une partie de l’Est de la France, annonçait sur son site Internet, vidéo à l’appui, une grande enquête à paraître dans son édition du lendemain [2]. Le sujet ? Des événements paranormaux
(...) Voilà qui tombait fort à propos, puisque le même journal avait débuté quelque temps plus tôt, le 19 juillet, une série d’été sur « L’ Étrange près de chez vous » avec un cas de maison hantée en Belgique en 1993. (...)
des apparitions sans déplacement d’objets ou des déplacements d’objets sans apparition seraient scientifiquement possibles et auraient été observés ?!
On peut s’amuser de cette tentative de faire une distinction entre les vrais et les faux Poltergeists, entre la vraie et la fausse parapsychologie. On peut surtout, pour conclure, se désoler de toute cette couverture médiatique fantaisiste, qui donne une bonne idée de ce qu’est la différence entre le vrai journalisme et le journalisme paranormal.
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La concordance des temps était parfaite, puisque la série d’été prenait fin le 21 août avec ces pierres inexpliquées, et, le soir même, l’affaire d’Amnéville pouvait prendre le relais. Les esprits avaient été bien préparés, on hésite même à écrire qu’ils ont été bien « frappés »…
Timides mais ravageurs... (...)
Le lendemain, le Républicain Lorrain rapporte que, ô surprise, les curieux défilent sur place pour voir tout ça de leurs propres yeux, ce qui donne l’occasion d’un nouvel article sur le phénomène autour du phénomène. Une curiosité cependant sévèrement réprouvée par un nouveau titre où il est dit qu’il faut « éviter les vautours », et qu’il est dommage qu’il y ait autant de badauds sur place alors que le couple n’aspire qu’à retrouver le calme et la tranquillité. C’est vrai que le journal n’est pour rien dans cette renommée soudaine et dans la popularité de l’idée selon laquelle cette maison serait hantée...
Le 23 août, le journal poursuit ses recherches et offre à ses lecteurs un nouvel éclairage sur l’affaire en publiant une interview d’un « chasseur de fantômes » de la région. (...)